Les États-Unis ont formellement levé vendredi 23 mai 2025 des sanctions contre la Syrie, après l’annonce de Donald Trump en Arabie saoudite.
Dans les rues de Damas, les Syriens ont salué samedi 24 mai la décision de l'administration Trump de lever officiellement des sanctions imposées au pays déchiré par la guerre, la veille.
Une annonce faite la semaine précédente lors de la tournée du président américain Donald Trump dans le Golfe.
"Hier, quand j'ai lu la nouvelle que les sanctions de César étaient effectivement levées, surtout après les informations que nous avons entendues ces dernières semaines, j'ai honnêtement pleuré", a expliqué une résidente, Zeina Shahla, aux médias locaux.
"Nous assistons enfin à de véritables avancées vers le redressement du pays", a-t-elle ajouté.
La levée des sanctions fait suite à la chute du régime Assad en décembre 2024. Mardi, l'UE a déclaré qu'elle avait adopté une approche graduelle et réversible afin de soutenir la transition et le redressement économique de la Syrie, à la suite de la suspension de certaines sanctions économiques en février.
Pour les États-Unis, les sanctions du Congrès, connues sous le nom de "Caesar Syria Civilian Protection Act", visaient à isoler les anciens dirigeants syriens en expulsant du système financier mondial ceux qui faisaient des affaires avec eux.
Toutefois, une action du département du Trésor a suspendu l'application des sanctions à l'encontre de toute personne faisant des affaires avec une série de personnes et d'entités syriennes, y compris la banque centrale syrienne.
Par ailleurs, le département d'État a renoncé pour six mois à une série de sanctions sévères imposées par le Congrès en 2019.
Elles bloquent spécifiquement la reconstruction d'après-guerre et, bien qu'elles puissent être levées pour 180 jours par décret, les investisseurs risquent de se méfier des projets de reconstruction alors que les sanctions pourraient être rétablies après six mois.
Le président américain Donald Trump a accordé à la Syrie de larges exemptions de sanctions, ce qui constitue une première étape importante vers la réalisation de sa promesse de lever un demi-siècle de pénalités imposées à un pays brisé par 14 années de guerre civile.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a déclaré samedi que le pays "tendait la main" à toute personne souhaitant coopérer avec Damas, à condition qu'il n'y ait pas d'intervention dans les affaires intérieures du pays.
Vendredi, l'administration Trump a déclaré que ces actions n'étaient "qu'une partie d'un effort plus large du gouvernement américain pour supprimer l'architecture complète des sanctions."
Ces sanctions avaient été imposées à la famille Assad en raison de son soutien aux milices soutenues par l'Iran, de son programme d'armes chimiques et des abus commis à l'encontre des civils.
Nael Kaddah, un habitant de Damas, a déclaré que maintenant que les sanctions sont allégées, le pays va de nouveau prospérer.
Selon lui, les Syriens pourront transférer de l'argent librement, contrairement à ce qui se passait auparavant, lorsque plusieurs sociétés monopolisaient l'activité et prélevaient d'importantes commissions sur les transferts.
"Désormais, n'importe quel citoyen peut recevoir un virement de n'importe où dans le monde", a-t-il précisé.
L'UE et les États-Unis affirment que la levée des sanctions vise à donner au gouvernement intérimaire syrien de meilleures chances de survie, une décision clé que l'administration de Damas a saluée.