Dans le cadre des premières recommandation de l'examen stratégique de sa défense, le Royaume-Uni prévoit d'importants investissements militaires. Keir Starmer a notamment annoncé la construction de douze sous-marins d'attaque et six usines de munitions.
Après avoir lancé l'examen stratégique de la défense du Royaume-Uni en juillet 2024, Keir Starmer dévoile un vaste plan de réarmement visant à préparer les forces armées britannique à des menaces de sécurité majeures.
En déplacement à Glasgow, le Premier ministre britannique a présenté sa feuille de route pour transformer le Royaume-Uni en une nation "prête au combat" et"équipée pour les décennies à venir".
Le premier rapport de l'examen stratégique de la défense britannique, mené par un organisme extérieur, comporte 62 recommandations et porte notamment sur le passage des forces armées à un état de "préparation à la guerre".
"Cet examen stratégique de la défense permettra au Royaume-Uni de relever le défi et à nos forces armées de disposer de l'équipement dont elles ont besoin pour assurer notre sécurité intérieure, tout en offrant de meilleures perspectives à nos ingénieurs, constructeurs navals et techniciens de demain", a déclaré Keir Starmer.
"Les leçons durement tirées de l'invasion illégale de l'Ukraine par Poutine montrent qu'une armée n'est aussi forte que l'industrie qui la soutient", a déclaré le ministre de la Défense, John Healey, dans un communiqué.
"Nous renforçons la base industrielle du Royaume-Uni afin de mieux dissuader nos adversaires et de rendre le Royaume-Uni sûr sur son territoire et fort à l'étranger", a-t-il ajouté.
"Nous allons construire au moins six nouvelles usines, de munitions au Royaume-Uni, créant ainsi 1000 emplois.Nous produirons des milliers de nouvelles armes à longue portée au Royaume-Uni, pour renforcer la dissuasion européenne en soutenant la création de près d'une centaine d’emplois supplémentaires. Nous défendrons notre patrie en investissant dans les systèmes de défense antimissile pour mieux protéger nos îles. Nous allons créer une Royal Navy hybride, regroupant drones, navires de guerre sous-marins et aéronefs, afin d’assurer la surveillance de l’Atlantique Nord et au-delà." a précisé le Premier ministre.
Douzes sous-marins AUKUS à propulsion nucléaire pour la fin des années 2030
Dans le cadre du pacte AUKUS, conclu en 2021 avec les États-Unis et l’Australie, le Royaume-Uni construira douze sous-marins conventionnels à propulsion nucléaire, qui devraient entrer en service à la fin des années 2030.
Ce programme s'accompagnera d'un investissement de 15 milliards de livres sterling (17,8 milliards d'euros) consacré au renforcement de l’arsenal nucléaire britannique, notamment à la modernisation des ogives.
Relancer l’industrie de défense britannique
L'examen prévoit également l'acquisition de jusqu'à 7 000 armes à longue portée fabriquées au Royaume-Uni et un investissement de 1,5 milliard de livres sterling (1,8 milliard d'euros) pour construire au moins six usines de munitions et d'énergie.
L'une d'entre elles devrait rester en service en permanence, afin de permettre une augmentation rapide de la production en cas de guerre de haute intensité.
Le gouvernement proposera également 1 milliard de livres (1,2 milliard d'euros) pour un nouveau commandement CyberEM afin de stimuler les opérations cybernétiques et la capacité numérique, ainsi que 1,5 milliard de livres de financement supplémentaire pour réparer et rénover les logements des forces armées.
Ces investissements devraient contribuer à la réalisation de l'objectif britannique, dévoilé au début de l'année, de porter les dépenses de défense à 2,5 % du produit intérieur brut d'ici 2027 et à 3 % au cours de la prochaine législature.
Vers un objectif commun de 5 % du PIB pour la défense
La Grande-Bretagne, membre de l'OTAN, coprésidera mercredi une réunion du groupe de contact pour la défense de l'Ukraine, qui vise à coordonner le soutien militaire à l'Ukraine en réponse à l'invasion massive de la Russie, à laquelle participent 56 pays.
Les ministres de la défense de l'Alliance se réuniront jeudi pour poursuivre les discussions sur l'augmentation de l'objectif des dépenses de défense, qui est actuellement de 2 % du PIB.
Les alliés semblent s'être mis d'accord sur un objectif de 5 % du PIB, à plusieurs reprises réclamé par Donald Trump : 3,5 % du PIB pour les dépenses militaires dures, et 1,5 % supplémentaire pour les autres dépenses liées à la défense comprenant notamment les infrastructures et la cybersécurité.
Le nouvel objectif sera approuvé par l'OTAN lors d'un sommet qui se tiendra à La Haye à la fin du mois.