Arraisonné par la marine israélienne, le Madleen avait été conduit au port d'Ashdod, puis ses 12 occupants emmenés à Tel Aviv pour y être expulsés. Greta Thunberg a choisi de quitter Israël selon une procédure accélérée, mais pas l'eurodéputée Rima Hassan qui a refusé son expulsion.
L'eurodéputée française Rima Hassan est détenue avec sept autres personnes en Israël, dans l'attente d'une audience devant un juge israélien.
L'eurodéputée LFI faisait partie des membres de la "Flottille de la liberté", un groupe d'activistes qui ont tenté d'apporter de l'aide humanitaire aux Gazaouis par bateau et qui ont été arrêtés par les autorités israéliennes à environ 200 kilomètres à l'ouest de de la côte sud de l'enclave. Le navire Madleen avait appareillé le dimanche 1er juin de Catane, en Sicile.
Les ministre israélien des Affaires étrangères a annoncé que le navire avait été intercepté et que son équipage avait été ramené à terre, après avoir reçu de l'eau et des sandwiches.
L'équipe de Rima Hassan a déclaré qu'après une brève distribution de sandwichs filmée, aucune eau ou nourriture n'a été fournie pendant les 16 heures de voyage jusqu'au port d'Ashdod, et que l'équipage a été contraint de rester sur le pont du navire jusqu'à la tombée de la nuit.
Les 12 membres de la "Flottille de la liberté" ont ensuite reçu un document les invitant à reconnaître leur entrée illégale sur le territoire israélien. Ils avaient le choix de le signer et d'être immédiatement expulsés, ou de refuser et de comparaître devant un juge israélien.
Quatre d'entre eux ont choisi la procédure accélérée :
- la Suédoise Greta Thunberg,
- l'Espagnol Sergio Toribio,
- et deux Français, Baptiste André et Omar Faiad.
Rima Hassan a dénoncé le document présenté comme "une opération de propagande visant à légitimer une arrestation et une détention illégales" et a affirmé qu'il s'agissait d'une "violation flagrante de son immunité parlementaire".
"Nous affirmons fermement que leur mission humanitaire à Gaza était légale, nécessaire et urgente ; l'arrestation viole le droit international ; la détention, en particulier celle d'une parlementaire jouissant de l'immunité parlementaire, est illégale et arbitraire", peut-on lire dans une note publiée par l'équipe de l'élue LFI.
Le Parlement européen a déclaré à Euronews que sa présidente Roberta Metsola était en contact permanent avec les autorités israéliennes pour assurer la sécurité de Rima Hassan. "Nous resterons en contact permanent avec toutes les parties jusqu'à ce que la situation soit résolue en toute sécurité ".
"Le Parlement européen insistera toujours pour que tous ses membres soient en sécurité et traités avec respect en tant que représentants élus du peuple européen, où qu'ils se trouvent dans le monde", a fait savoir le Parlement.
Greta Thunberg expulsée
L'activiste Greta Thunberg, connue pour sa lutte contre la crise climatique, s'est déjà envolée pour la Suède sur un vol El Al après une courte escale à l'aéroport Paris Charles de Gaulle. À sa descente d'avion, elle a déclaré aux médias qui l'attendaient qu'elle et les autres passagers avaient été "attaqués, kidnappés, et détenus illégalement par Israël".
Quant aux six activistes français, cinq d'entre eux ont refusé de quitter le territoire israélien où ils devraient avoir affaire à un juge. Ils seront ensuite soumis à un "processus d'expulsion forcée", comme l'a précisé le chef de la diplomatie française.
Ceux qui refusent de signer les documents d'expulsion et de quitter Israël seront traduits devant une autorité judiciaire, avait prévenu le ministère israélien des Affaires étrangères.
Le droit international en question
Pour Francesca Albanese, rapporteure des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés, l'arraisonnement du bateau par Israël à près de 200 km à l'ouest des côtes de Gaza, représente une incursion illégale dans les eaux internationales.
Même son de cloche du côté d'Amnesty International qui a publié un tweet, en affirmant qu'Israël a "une fois de plus bafoué ses obligations légales envers les civils de la bande de Gaza occupée. L'équipage était composé de militants et de défenseurs des droits humains non armés en mission humanitaire".
Des manifestants demandent la libération des membres de la "Flottille pour Gaza"
La France insoumise a exhorté la communauté internationale à "condamner fermement" cette arrestation et a appelé ses sympathisants à participer à un rassemblement lundi sur la Place de la République à Paris. Des manifestations se sont également tenues dans d'autres villes.
Les chiffres de participation parisienne varient fortement selon les sources.
LFI a annoncé près de 50 000 manifestants alors que la Préfecture de Police parle de 8 000 personnes.
Sur toute la France, LFI a avancé le chiffre de 150 000 participants, le ministère de l'Intérieur n'a pas fourni de décompte officiel à l'échelle nationale.
Les médias français, ont estimé que "des dizaines de milliers" de manifestants sont descendus dans la rue sur l'ensemble du territoire.
Il semble cependant acquis que des manifestations se sont déroulées dans la quasi-totalité des grandes villes françaises.