Ces deux incendies font partie d'une série d'attaques présumées du Kremlin partout en Europe, l'objectif étant de diviser les sociétés occidentales et de saper le soutien à l'Ukraine.
Les deux incendies ayant détruit un restaurant à Tallinn et un supermarché à Osula, en Estonie, en janvier 2024, ont été commandités par les services de renseignements russes. C'est ce qu'a affirmé un tribunal estonien, ce mercredi 2 juillet.
Pour ce faire, Moscou a fait appel à deux Moldaves, tous deux nommés Ivan Chihaial. Le tribunal du comté de Harju, en Estonie, a condamné le premier à six ans et demi de prison pour les deux incendies criminels. La cour a indiqué qu'il avait été chargé de l'opération par les services de renseignement militaire russe, connus sous le nom de GRU. Le second, poursuivi pour complicité, a été condamné à deux ans et demi de prison. Selon le tribunal, ce dernier ignorait qu'il travaillait pour le Kremlin.
Pour les deux incendies, le mode opératoire a été le même : les deux hommes ont brisé une fenêtre avant de verser de l'essence dans le bâtiment et d'y mettre le feu. Ils ont ensuite quitté le pays, avant d'être arrêtés en Italie et d'être renvoyés en Estonie pour y être jugés.
Des opérations menées partout en Europe
Ces incendies sont les derniers d'une série d'attaques russes contre le pays que Moscou mène depuis son offensive en Ukraine, en février 2022. L'Estonie a également été la cible de cyberattaques et d'actes de vandalisme visant des hommes politiques et des journalistes hostiles au Kremlin.
Si la Russie faisait auparavant appel à des citoyens estonien, le service de sécurité de Tallinn a assuré que le recrutement des deux Moldaves prouve que le GRU a de plus en plus de mal à recruter, y compris parmi les personnes possédant la double nationalité.
Ces deux attaques faisaient partie d'une série d'attentats perpétrés dans toute l'Europe ayant pour objectif de semer la division dans les sociétés occidentales et de saper le soutien à l'Ukraine qui lutte depuis plus de trois ans contre l'invasion russe, a indiqué le tribunal.
La Russie est accusée par les responsables occidentaux de mener une vaste campagne de sabotage. Moscou a, entre autres, procédé à du bourrage de tuyaux d'échappement de voitures avec de la mousse expansives en Allemagne ; monté un complot visant à placer des explosifs dans des avions-cargos ; organisé des cyber-attaques ciblant des hommes politiques et des infrastructures occidentales ; espionné le Royaume-Uni ; ou aspergé de peinture verte le mur des Justes du Mémorial de la Shoah à Paris.
Des accusations que rejette le Kremlin. Son porte-parole, Dmitri Peskov a assuré à AP que Moscou n'avait jamais reçu de "preuves" étayant ces allégations et a affirmé "rejeter" ces accusations.