Newsletter Newsletters Events Évènements Podcasts Vidéos Africanews
Loader
Suivez-nous
Publicité

"Nous gagnerons la paix" : la France reconnaîtra l’État de Palestine en septembre, annonce Macron

Emmanuel Macron reçoit Mahmoud Abbas à l'Élysée, le 20 juillet 2022.
Emmanuel Macron reçoit Mahmoud Abbas à l'Élysée, le 20 juillet 2022. Tous droits réservés  AP Photo/Christophe Ena
Tous droits réservés AP Photo/Christophe Ena
Par Alexander Kazakevich avec AP, Times of Israel
Publié le Mis à jour
Partager cet article Discussion
Partager cet article Close Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article : Copy to clipboard Lien copié

Les responsables israéliens ont fustigé la décision de Paris. Selon Benjamin Netanyahu, un État palestinien tenterait d'"anéantir Israël". Les réactions politiques en France sont contrastées.

PUBLICITÉ

La France reconnaîtra l’État de Palestine en septembre, lors de l'Assemblée générale des Nations unies, a déclaré jeudi le président Emmanuel Macron, dans un message sur X, ajoutant qu'il espérait que cela contribuerait à apporter la paix dans la région.

"Les Français veulent la paix au Proche-Orient. Il nous appartient, à nous Français, avec les Israéliens, les Palestiniens, nos partenaires européens et internationaux, de démontrer que c’est possible", a-t-il écrit.

Le chef de l'État a publié une lettre adressée au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, confirmant l'intention de la France de devenir la première grande puissance occidentale à reconnaître pleinement l'État palestinien.

"Notre Consul à Jérusalem a remis ce jour une lettre d’Emmanuel Macron à l’Autorité palestinienne", a précisé, sur X, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot.

"Le Président de la République s’y est engagé, je confirmerai cet engagement à la tribune des Nations unies ce lundi", a poursuivi le ministre.

Dans son message, le président français a également appelé à un cessez-le-feu "immédiat" à Gaza, à la libération de tous les otages détenus par le Hamas et à une aide humanitaire "massive" aux Gazaouis.

"Il faut aussi garantir la démilitarisation du Hamas, sécuriser et reconstruire Gaza. Il faut enfin bâtir l’État de Palestine, assurer sa viabilité et permettre qu’en acceptant sa démilitarisation et en reconnaissant pleinement Israël, il participe à la sécurité de tous au Proche-Orient", a-t-il ajouté.

En juin dernier, le leader palestinien avait adressé une lettre à Emmanuel Macron et au prince héritier saoudien, Mohammed ben Salman, dans laquelle il s'était dit favorable à ce que le Hamas "dépose ses armes" et "ne dirige plus Gaza".

Dans ce même courrier, Mahmoud Abbas avait condamné le mouvement islamiste palestinien pour l'attaque terroriste du 7 octobre et appelé à la libération des otages.

Une conférence à l'ONU sur la solution dite à deux États, initialement prévue en juin, sous l'égide de Paris et de Riyad, mais rapportée à la dernière minute en raison de la guerre entre Israël et l'Iran, aura bien lieu à l'automne.

En représailles, un ministre israélien propose d'annexer la Cisjordanie

En attendant une réponse officielle du gouvernement de Benjamin Netanyahu, le ministre israélien de la Diaspora, Amichai Chikli a réagi, sur X, en publiant une séquence devenue mémorable d'un geste de Brigitte Macron qui s'apparente à une gifle envers son époux, à la descente de l'avion présidentiel au Vietnam en mai dernier.

"Au nom du gouvernement israélien, voici notre réponse à votre reconnaissance d'un État palestinien", a-t-il écrit.

Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a qualifié la décision de Paris de "honte, capitulation face au terrorisme, récompense et coup de pouce aux meurtriers et violeurs du Hamas", accusant Macron de tenter d'affaiblir Israël.

Depuis, le ton n'a cessé de monter. Le ministre de la Justice et vice-Premier ministre Yariv Levin a également condamné l'annonce du président français et a préconisé l'annexion de la Cisjordanie en réponse à la reconnaissance de l'État palestinien par la France.

Netanyahu : "une décision qui récompense la terreur"

Moins d'une heure après la publication d'Emmanuel Macron, le Premier ministre Netanyahu a réagi. Dans un communiqué publié par son cabinet, le chef du gouvernement israélien a condamné "fermement" la décision présidentielle.

"Soyons clairs : les Palestiniens ne cherchent pas à créer un État aux côtés d'Israël, ils cherchent à créer un État à la place d'Israël", peut-on lire dans sa déclaration, citée par les médias israéliens.

Le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Sa'ar, a, de son côté, déclaré qu'État palestinien signifiait "un État du Hamas, tout comme le retrait [israélien] de la bande de Gaza il y a vingt ans avait conduit le Hamas à en prendre le contrôle".

"Le président Macron ne peut pas assurer la sécurité d'Israël. Espérons qu'il y parviendra dans les rues de Paris", a-t-il ajouté.

De son côté, le secrétaire d'État américain Marco Rubio dénonce "un affront aux victimes des attaques du 7 octobre 2023".

Par la voie d'un communiqué, le Hamas a salué un "pas positif".

Réactions politiques en France contrastées

Alors que du côté du camp macroniste, les réactions se faisaient discrètes, plusieurs responsables de l'opposition ont abondamment commenté les annonces du chef de l'État.

Le fondateur de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a présenté l'initiative présidentielle comme la "victoire morale" de son mouvement de gauche radicale, tout en émettant des réserves.

"Pourquoi en septembre et pas maintenant ? Et l'embargo sur les armes ? Et la rupture de l'accord de coopération ?", s'est-il interrogé sur X.

"Je salue la décision du [président] Macron de reconnaître l’État de Palestine. Elle doit être assortie de sanctions tant que durera le génocide en cours", a déclaré le patron du PS, Olivier Faure.

Au RN, on dénonce une "décision précipitée".

"Si une solution à deux États est l'horizon à atteindre, la reconnaissance d'un État palestinien par Emmanuel Macron dans quelques jours accordera au Hamas, mouvement terroriste islamiste, une légitimité institutionnelle et internationale inespérée", a déclaré le chef du parti d'extrême droite, Jordan Bardella.

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) parle, lui, d'"une faute morale, une erreur diplomatique et un danger politique".

L'annonce d'Emmanuel Macron est intervenue peu après que les États-Unis ont interrompu les pourparlers sur le cessez-le-feu à Gaza, menés au Qatar, affirmant que le Hamas "montrait un manque de volonté" de parvenir à un accord.

À ce jour, plus de 140 pays sur les 193 membres des Nations unies reconnaissent l'État palestinien. Parmi les pays qui s'y opposent, figurent les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et Israël.

La France compte la plus grande communauté juive d'Europe, ainsi que la plus grande population musulmane d'Europe occidentale, devant le Royaume-Uni et l'Allemagne.

Accéder aux raccourcis d'accessibilité
Partager cet article Discussion

À découvrir également

Gaza : l'armée israélienne annonce une "pause tactique" pour l'aide humanitaire

Gaza : la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni lancent un nouvel appel en faveur d'un cessez-le-feu

Von der Leyen annonce de nouvelles sanctions contre la Russie et un nouveau prêt pour l'Ukraine