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Budapest menace Kyiv des coupures de courant après que les frappes ukrainiennes ont stoppé les importations de pétrole russe

DOSSIER - Istvan Szekeres, ingénieur de la Compagnie hongroise du pétrole et du gaz (MOL) vérifie la zone de réception de l'oléoduc Druzhba dans la plus grande raffinerie de pétrole du pays à Szaz.
DOSSIER - Istvan Szekeres, ingénieur de la Compagnie hongroise du pétrole et du gaz (MOL) vérifie la zone de réception de l'oléoduc Druzhba dans la plus grande raffinerie de pétrole du pays à Szaz. Tous droits réservés  AP Photo
Tous droits réservés AP Photo
Par Sandor Zsiros
Publié le
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Les tensions entre les deux pays se sont aggravées après que l'Ukraine a bombardé l'oléoduc de Droujba sur le territoire russe, interrompant de fait les livraisons de pétrole à la Slovaquie et à la Hongrie.

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La Hongrie a proféré lundi une menace à peine voilée de couper l'approvisionnement en électricité de l'Ukraine, alors que la querelle diplomatique sur les dommages subis par l'oléoduc Droujba s'intensifie.

La nouvelle guerre des mots a éclaté la semaine dernière après qu'une station de distribution clé de l'oléoduc Droujba, dans la région russe de Briansk, a été endommagée par une attaque de drone ukrainien, interrompant temporairement les flux de pétrole à destination de la Hongrie et de la Slovaquie.

L'Ukraine a mené une deuxième attaque sur l'oléoduc lundi, visant cette fois la station de pompage de Nikolskoïe, dans la région russe de Tambov.

Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a critiqué les autorités ukrainiennes pour avoir mené ces attaques sur l'oléoduc, les qualifiant de "scandaleuses et inacceptables" et écrivant que "quiconque s'attaque à notre sécurité énergétique s'attaque en fait à notre souveraineté".

L'oléoduc Droujba achemine le pétrole de la Russie vers l'Europe centrale en passant par l'Ukraine et le Bélarus. La Hongrie et la Slovaquie sont les seuls États membres de l'UE à recevoir encore de grandes quantités de pétrole provenant de l'oléoduc russe, après avoir obtenu des dérogations aux sanctions de l'Union européenne visant les exportations de pétrole russe.

M. Szijjártó a déclaré que le ministre russe de l'Energie l'avait informé que des experts travaillaient à la restauration de la station de Nikolskoïe, mais qu'il n'était pas encore certain que le transport puisse reprendre. Il a également accusé l'Ukraine d'essayer d'entraîner la Hongrie dans la guerre.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andrii Sybiha, a répondu à M. Szijjártó en lui rappelant que c'est la Russie qui a déclenché la guerre et qui refuse d'y mettre fin, et en accusant Budapest de ne pas faire grand-chose pour réduire sa dépendance énergétique à l'égard de la Russie.

"Vous pouvez maintenant envoyer vos plaintes et vos menaces à vos amis à Moscou", a écrit M. Sybiha.

Depuis, M. Szijjártó a réitéré ses critiques à l'égard de l'Ukraine, ajoutant : "Un rappel aux décideurs ukrainiens : l'électricité hongroise joue un rôle vital dans l'alimentation de votre pays..."

Ce n'est pas la première fois que la Hongrie menace d'agir de la sorte. La semaine dernière, le Premier ministre Viktor Orbán a déclaré dans une interview podcastée que l'Ukraine s'effondrerait en un jour sans l'approvisionnement en électricité de la Hongrie.

"Nous pourrions organiser l'effondrement de l'Ukraine en un jour, en un jour, mais ce n'est pas dans notre intérêt", a déclaré M. Orbán.

"Si un accident se produit, si quelques poteaux tombent, si quelques fils se rompent, l'Ukraine s'arrêtera", a-t-il ajouté.

Selon les données du gouvernement hongrois, l'Ukraine importera 2,14 térawattheures d'électricité de Hongrie en 2024, ce qui représente environ 40 % des besoins totaux du pays. En ce qui concerne le gaz naturel, plus de la moitié des importations ukrainiennes passent par la Hongrie, soit 1,65 milliard de mètres cubes en 2025 jusqu'à présent.

La Commission européenne a déclaré mardi qu'elle était en contact avec la Hongrie et la Slovaquie à ce sujet.

"Nous ne disposons pas d'informations claires sur l'auteur de l'attaque de l'interconnexion, mais nous insistons sur l'importance du maintien de la sécurité énergétique. Ce qui est important, c'est que la suspension n'affecte pas la sécurité de l'approvisionnement, qui est toujours une priorité pour la Commission européenne", a ajouté un porte-parole.

Sources additionnelles • adaptation : Serge Duchêne

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