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Stockholm accuse Orbán de "mensonges scandaleux" sur des crimes commis par des mineures

Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson s'adresse aux médias à son arrivée au sommet de l'OTAN à La Haye (Pays-Bas), le mercredi 25 juin 2025. (AP Photo/Matthias Schrade
Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson s'adresse aux médias à son arrivée au sommet de l'OTAN à La Haye (Pays-Bas), le mercredi 25 juin 2025. (AP Photo/Matthias Schrade Tous droits réservés  AP Photo
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Par Sandor Zsiros
Publié le Mis à jour
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Les Premiers ministres suédois et hongrois s'affrontent sur les réseaux sociaux après que Viktor Orbán a affirmé que 280 jeunes filles mineures suédoises avaient été arrêtées pour des crimes graves tels que le meurtre. Des chiffres retoqués par le Conseil suédois de prévention du crime.

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Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a publiquement réfuté un message posté sur le réseau social X par son homologue hongrois, Viktor Orbán, selon lequel des gangs criminels suédois exploitent et forcent des jeunes filles mineures à devenir des assassins.

Le Premier ministre hongrois a publié lundi matin une vidéo citant un rapport du journal allemand Die Welt selon lequel des gangs suédois recrutent des adolescentes pour commettre des crimes violents tels que des meurtres ou des attentats à la bombe.

"Le gouvernement suédois nous fait la leçon sur l'État de droit. Pendant ce temps, selon un article de Die Welt, des réseaux criminels exploitent des enfants suédois pour en faire des tueurs, sachant que le système ne les condamnera pas. Un pays autrefois réputé pour son ordre et sa sécurité est en train de s'effondrer : plus de 280 jeunes filles mineures arrêtées pour meurtre, des familles vivant dans la peur. C'est déchirant. Le peuple suédois mérite mieux !" a écrit Viktor Orbán.

"Ce sont des mensonges scandaleux", a répondu Ulf Kristersson dans son propre message sur X, ajoutant : "ce n'est pas surprenant de la part de l'homme qui est en train de démanteler l'État de droit dans son propre pays. Orbán est désespéré avant les prochaines élections hongroises."

Un article d'un journal allemand déclenche un débat

Selon le journal allemand Die Welt, des adolescentes sont de plus en plus recrutées par des gangs en Suède pour commettre des crimes. Le rapport indique que la coalition au pouvoir à Stockholm envisage d'abaisser l'âge de la responsabilité pénale à 13 ans.

Selon le journal, l'année dernière, près de 280 jeunes filles mineures ont fait l'objet d'une enquête pour meurtre, homicide involontaire ou crime violent. L'article rappelle que la Suède a dû faire face à une explosion de la criminalité ces dernières années. Les gangs responsables sont essentiellement composés de jeunes hommes issus de l'immigration, qui se battent pour le contrôle du marché de la drogue, affirme le journal.

Le ministre suédois de la justice, Gunnar Strömmer, a également prévenu que l'implication des jeunes filles dans les milieux criminels était beaucoup plus répandue qu'on ne le pensait.

Les chiffres cités dans l'article proviennent de l'Autorité des poursuites suédoise. Les "280 mineures arrêtées pour meurtre" citées par Orbán sont en réalité 280 filles, âgées de 15 à 17 ans, poursuivies pour trois catégories d'infractions cumulées : meurtres, homicides, incluant les homicides involontaires, et agressions en 2024, selon les données du parquet. Cette année-là, il y a eu 4 cas de meurtres et homicides, et 277 cas d'agression.

"Une personne a été poursuivie pour ces trois catégories" d'infraction, d'où la différence d'un cas, explique Kristina Klerdal, analyste au sein du ministère public. Ces données ne sont en outre pas forcément liées à la criminalité organisée. Selon le conseil de prévention du crime (Bra), 92 cas de violence mortelle ont été recensés en Suède en 2024, le niveau le plus bas depuis 2014.

Les dirigeants suédois et hongrois en désaccord sur l'État de droit

Les dirigeants des deux pays sont en désaccord depuis des années : Stockholm critique violemment la situation de l'État de droit en Hongrie sur toute une série de questions, dont l'interdiction d'une marche de la fierté homosexuelle.

En réponse, la Hongrie, ainsi que la Turquie, ont bloqué l'adhésion de la Suède à l'OTAN pendant près de deux ans après que le pays nordique a déposé sa candidature auprès de l'alliance après le début de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie. La Suède a rejoint l'OTAN en 2024, après que le Parlement hongrois a finalement ratifié la candidature suédoise.

La Hongrie de Viktor Orbán est dans le collimateur de l'Union européenne depuis des années sur le respect du principe de l'État de droit. Dans son sixième rapport annuel, la Commission européenne a épinglé Budapest, affirmant qu'"aucun progrès" en matière de transparence de la justice, d'indépendance des médias et de protection de la société civile n'avait été fait.

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