La Commission européenne a présenté un plan de lutte contre la crise du logement en Europe, qui prévoit notamment un assouplissement des règles relatives à l'intervention économique des gouvernements.
La Commission européenne a présenté son premier plan en faveur du logement abordable, qui comprend des mesures visant à réduire les prix des habitations afin de remédier à la crise du logement qui sévit dans toute l'Union européenne.
Le plan, publié mardi, vise à accroître l'offre de logements et à stimuler les investissements en assouplissant les règles relatives aux aides d'État afin d'augmenter les dépenses sociales dans ce secteur.
Il annonce également de nouveaux investissements dans le logement étudiant et social et promet une législation prochaine sur les locations de courte durée.
Hausse des loyers et logements inhabités
Selon la Commission, depuis 2013, les prix des logements dans l'UE ont augmenté de plus de 60 %, tandis que les loyers moyens ont augmenté seulement d'environ 20 %.
Cela signifie qu'une grande partie du revenu des ménages européens est utilisée pour payer les hypothèques et les loyers : 19,7 % en moyenne en 2023, selon le rapport Housing in Europe. Dans des pays comme la Grèce, le Danemark et l'Allemagne, ce pourcentage est encore plus élevé, puisque plus de 13 % des ménages consacrent plus de 40 % de leur revenu disponible au logement.
La crise du logement touche les citoyens de toute l'Union européenne. Quelque 16 % des Européens vivent dans des logements surpeuplés, tandis que 10,6 % n'ont pas les moyens de se chauffer convenablement.
Par ailleurs, près d'un million de personnes sont sans abri, selon le même rapport, tandis que 20 % des logements sont inoccupés.
La Commission européenne estime que pour résoudre ces problèmes, il faudrait ajouter environ 650 000 logements par an au parc immobilier actuel, ce qui représente environ 1,6 million de nouvelles unités par an.
La livraison de ces logements supplémentaires coûterait environ 150 milliards d'euros par an, ce qui nécessiterait une augmentation des investissements publics et privés.
Le plan de la Commission
La Commission européenne propose des actions dans quatre domaines stratégiques, notamment la révision des règles en matière d'aides d'État afin de faciliter le soutien aux projets de logements sociaux et abordables, sans notification ni autorisation préalables.
"Jusqu'à présent, le logement ne peut bénéficier d'aides d'État que pour des projets limités, destinés aux personnes qui en ont le plus besoin. Ce changement permettrait de construire des maisons également pour la classe moyenne", a déclaré un fonctionnaire de l'UE à Euronews.
Une législation concrète sur les locations de courte durée, qui réduisent considérablement le nombre de logements disponibles pour des résidences permanentes, sera présentée ultérieurement. Les autorités locales ont plus de pouvoir que les gouvernements nationaux sur ce front, et dans certains cas, elles ont déjà agi.
"Ce plan ne fait que créer un cadre permettant aux gouvernements nationaux et municipaux de s'attaquer au problème", a déclaré un fonctionnaire de l'UE à Euronews.
Au total, l'UE mobilisera au moins 11,5 milliards d'euros au cours des prochaines années dans le cadre de son budget pluriannuel, qui viendront s'ajouter aux 43 milliards d'euros déjà consacrés au logement social, abordable et durable. Les banques et institutions de promotion nationales et régionales devraient investir 375 milliards d'euros d'ici à 2029.
"Le logement n'est pas une simple marchandise, c'est un droit fondamental. Nous devons mobiliser chaque euro et faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous assurer qu'en Europe, chacun puisse s'offrir un endroit décent où se sentir chez soi", a déclaré Dan Jørgensen, commissaire chargé de l'Énergie et du Logement, la première personne nommée à ce poste dans l'histoire de la Commission.