Et au milieu coulent une rivière et des bateaux plus verts

Et au milieu coulent une rivière et des bateaux plus verts
Par Euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Comment rendre la navigation fluviale plus verte et plus économique ? C'est le sujet d'études des chercheurs européens de PROMINENT.

La navigation fluviale, mode de transport peu polluant et économe en énergie, permet d’acheminer des marchandises non urgentes. Mais comment réduire les émissions des moteurs des bateaux ? Des ingénieurs en ont fait leur sujet d‘étude dans le cadre d’un projet de recherche européen mené notamment en Allemagne, aux Pays-Bas et en Roumanie.

La flotte marchande fluviale est en pleine mutation : elle rejette déjà moins de gaz à effet de serre que les poids lourds pour des tâches similaires. Mais les professionnels se doivent d’aller plus loin.

Nous découvrons en Roumanie, une entreprise qui fait naviguer près de 500 bateaux sur le Danube : NAVROM participe à un projet de recherche européen baptisé PROMINENT destiné à rendre le transport fluvial plus vert.

“On est obligé de faire cette modernisation ; sinon, on ne serait plus sur le marché, souligne Tiganus Catalin, directeur commercial de la société. Nos navires doivent respecter toutes les nouvelles réglementations européennes sur la pollution de l’air, les bruits, les oxydes d’azote, etc.” énumère-t-il. Un chantier porté par la lutte contre le changement climatique et par la pression croissante des populations le long des fleuves.

Des filtres standardisés

Mais réduire les émissions des bateaux est une mission plus compliquée que pour les camions. “Dans la navigation intérieure, il y a peut-être deux ou trois navires du même type, explique Jaap Gebraad, coordinateur du projet PROMINENT. Donc c’est très difficile pour les industriels de mener des recherches dédiées et c’est ce qu’on veut faciliter avec ce projet : on veut limiter les rejets polluants des navires en soutenant l’industrie et voir si on peut aboutir à des technologies standards qui s’adaptent à tous les bateaux,” explique-t-il.

Alors que les moteurs sont conçus pour durer 40 ans – voire plus -, les remplacer serait trop coûteux. Installer des filtres est une meilleure option pour piéger les gaz à effet de serre, les hydrocarbures non brûlés et les particules de poussière. “Notre but, renchérit Sebastiaan Creten, ingénieur développement au sein de l’entreprise belge Multronic, partenaire de PROMINENT, c’est de standardiser, utiliser des filtres et des catalyseurs standards. On vise une réduction des coûts de 30% : c’est un objectif intéressant qu’on pense atteindre dès que ce produit sera mis sur le marché, affirme-t-il avant de reconnaître : Pour ce qui concerne l’installation, elle entraîne des coûts élevés dans la construction navale puisqu’il faut installer tous ces systèmes sur les navires et là, il y a une grande marge d’amélioration.”

Boats: nice alternative to trucks (analysis: https://t.co/QPhFsu8KXM) that needs modernising. Watch my #Futuris from Romania 29/05 euronews</a> <a href="https://t.co/k0yl2qTofm">pic.twitter.com/k0yl2qTofm</a></p>&mdash; Denis Loctier (loctier) 26 mai 2017

Consommer moins de carburants

Trouver comment consommer moins de carburants est une autre piste de travail. Les scientifiques utilisent des capteurs hydrographiques pour déterminer ce qui contribue à un meilleur rendement énergétique des bateaux. “Cet instrument se compose de deux capteurs : l’un mesure la vitesse relative du navire par rapport à l’eau ; l’autre, la profondeur, dit Blagoci Sergiu, ingénieur électronique chez NAVROM. Ces données sont envoyés par un câble, puis par wifi sur le pont où les informations sont numérisées et transmises sans fil vers le serveur central qui se situe en Belgique,” précise-t-il.

Des données sont collectées à bord de dix navires sur le Danube et deux sur le Rhin. Elles permettront à terme, d’optimiser la vitesse des navires sur certaines routes fluviales et donneront des indications sur la manière dont le lit des rivières se modifie.

Réduction des coûts

“Les professionnels sont vraiment intéressés parce qu’environ 30% de leurs coûts de transport sont liés au prix du carburant, insiste Róbert Rafael, économiste au sein du réseau Pro Danube International. Donc en plus d‘être plus respectueux de l’environnement, ils ont un intérêt économique à choisir la meilleure trajectoire et la meilleure vitesse permettant de réduire la consommation de carburant,” conclut-il.

Les chercheurs espèrent qu’en devenant plus propre et moins coûteux, le transport fluvial jouera mieux son rôle d’alternative à la route.

Denis Loctier avec Stéphanie Lafourcatère

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Comment restaurer la biodiversité dans les océans et eaux d'Europe ?

Plus de compétitivité et de sécurité dans la construction grâce aux robots à câble

Une nanotechnologie qui cible le cancer du sein décroche le prix européen Radar de l'Innovation