Comment les fonds de l'UE aident la reprise post-Covid au Portugal

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Par Bryan Carter
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Deux ans après son entrée en vigueur, la facilité pour la reprise et la résilience de l'UE a pris un tour concret dans les États membres qui ont commencé à recevoir des fonds dans le cadre de leur plan de relance. Nous découvrons leurs effets au Portugal.

Entrée en vigueur en février 2021, la facilité pour la reprise et la résilience post-pandémique (FRR) de l'UE offre un soutien financier aux États membres et vise à rendre les économies et sociétés européennes plus durables, plus résilientes et mieux préparées aux transitions écologique et numérique. Deux ans après sa mise en œuvre, nous faisons le point sur la situation au Portugal, l'un des pays européens qui a déjà bénéficié de deux versements de fonds.

Améliorer les compétences dans le tourisme

Grâce à son littoral étendu, son ensoleillement et ses attraits culturels, le Portugal attire de très nombreux touristes. Mais le pays n'atteint pas encore son plein potentiel en la matière selon Catarina Nunes qui supervise un nouveau programme financé par la facilité pour la reprise et la résilience visant à remédier aux pénuries de compétences dans le secteur du tourisme.

"Au Portugal, la formation dans le tourisme et l'hôtellerie doit encore être largement améliorée," estime la vice-rectrice de l'Institut supérieur Estoril d'études dans le tourisme et l'hôtellerie"Des changements sont imposés par le marché, en termes de demandes d'innovation et de développement, de durabilité, de création d'entreprises, de nouvelles tendances et de réponses aux besoins du marché," énumère-t-elle. "Nous faisons partie d'un consortium de trois établissements d'enseignement supérieur qui recevra environ 6,7 millions d'euros : cela nous donne des moyens pour assurer la transformation numérique du secteur et travailler à la requalification, aux progrès continus et à l'adaptation des formations aux besoins du marché," précise-t-elle.

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Catarina Nunes, vice-rectrice de l'Institut supérieur Estoril d'études dans le tourisme et l'hôtellerieEuronews

On estime que 8 000 étudiants, comme João Aleixo, bénéficieront de cet investissement sur une période de cinq ans.

"C'est une opportunité très importante qui m'est donnée, à moi comme à d'autres, dans le cadre du plan national pour la reprise, d'obtenir un diplôme de master," reconnaît le jeune homme avant d'ajouter : "Pour ma part, j'envisage de faire un master lié à l'entrepreneuriat, à l'innovation et au développement d'une entreprise dans le tourisme."

Faciliter l'accès au logement pour les étudiants

Via la FRR, le plan pour la reprise portugais bénéficiera de 13,9 milliards d'euros sous la forme de subventions et de 2,7 milliards d'euros de prêts, pour un total de 16,6 milliards d'euros. Il permettra de soutenir des investissements et des réformes dans des domaines comme les transports, la santé et les technologies numériques.

Une attention particulière est accordée à l'action sociale, en particulier dans le domaine du logement, un problème majeur au Portugal.

À l'Université de Lisbonne, la construction d'hébergements abordables pour 900 étudiants précaires est bien avancée. "Les loyers sont très élevés, il y a un manque de logements et de chambres, en particulier à Lisbonne et dans d'autres grandes villes," fait remarquer Vitor Leitão, vice-recteur de l'Université. "Donc si nous voulons attirer davantage d'étudiants, il faut leur fournir des hébergements," souligne-t-il. "Ce bâtiment est le premier d'un groupe de trois," décrit-il en nous faisant visiter l'édifice qui est en passe d'être achevé. "En termes de financement, l'Union européenne, via le plan pour la reprise et la résilience, nous finance à hauteur de quelque 27 millions d'euros sur un coût total d'environ 39 millions," précise-t-il.

Dans la droite ligne des objectifs durables du Portugal, ces nouveaux bâtiments doivent respecter des normes en matière d'efficacité énergétique.

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L'Université de Lisbonne fait construire des logements abordables pour les étudiants grâce au financement de l'UEEuronews

Préparer les défis climatiques

Autre secteur qui bénéficiera de l'appui européen : la prévision météo dont il s'agit d'améliorer les technologies pour les adapter aux défis climatiques à venir.

L'Institut portugais de la mer et de l'atmosphère devrait ainsi, bénéficier d'un investissement de 17 millions d'euros de la FRR. Il a déjà acheté un supercalculateur d'une valeur d'un million d'euros.

"Cette machine nous permettra de multiplier notre capacité de calcul par 20, et ce pour pouvoir fournir des données plus rapidement et améliorer leur qualité," indique Miguel Miranda, président de l'institut. "Le Portugal est l'un des pays les plus touchés par le changement climatique et notre capacité à améliorer, ne serait-ce qu'un peu, les prévisions atmosphériques et océaniques a d'immenses répercussions sur la vie des gens," affirme-t-il.

"Il faut mieux coordonner" les programmes européens selon la ministre Mariana Vieira da Silva

Selon l'Union européenne, le plan de reprise portugais entraînera une augmentation du PIB national pouvant aller jusqu'à 2,4% d'ici à 2026 et la création de quelque 50 000 emplois. L'enveloppe attribuée au pays atteint 16,6 milliards d'euros.

Cela suffira-t-il pour effacer l'impact économique de la pandémie ? Nous posons la question à Mariana Vieira da Silva, ministre de la Présidence du Conseil des ministres portugais.

"Évidemment, on pense que c'est une bonne opportunité pour nous, de nous remettre de la crise, mais aussi de préparer notre économie pour l'avenir," indique-t-elle. "On pourrait, certes, dire qu'une somme plus importante est toujours préférable à une somme moindre, mais je pense que la FRR a consisté en un programme très important que l'Union européenne a été capable de lancer et que nous avons été en mesure d'approuver, puis de mettre en œuvre," estime-t-elle.

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Mariana Vieira da Silva, ministre de la Présidence du Conseil des ministres portugaisEuronews

Mariana Vieira da Silva voit, néanmoins, une marge d'amélioration dans le fonctionnement des procédures européennes. "Nous disposons, dans des pays comme le Portugal, d'un programme solide dans le cadre de la politique de cohésion et aujourd'hui, d'un programme solide via la FRR : ces deux programmes ont des règles et mécanismes d'évaluation différents et je crois que nous devons les coordonner davantage parce que la capacité administrative de chaque pays n'est pas illimitée," fait-elle remarquer.

"Préparer les crises à venir"

Le Portugal est le deuxième pays qui en proportion, dépense le plus dans la politique sociale dans le cadre des plans de relance. Nous demandons à la ministre si selon elle, dans ce domaine, à ce stade, est un choix politique ou une option qui correspond à la réalité économique. "Les deux, je crois," répond-elle. "Tout d'abord, au Portugal, nous avons un problème d'inégalités auquel nous devons nous attaquer et c'est l'une des choses les plus importantes à laquelle nous devons veiller, à savoir que les transitions numérique et climatique ne soient pas injustes," souligne Mariana Vieira da Silva.

"Au cours de notre vie, nous avons déjà fait l'expérience de plusieurs crises : la crise financière, puis le Covid et aujourd'hui, la guerre, donc nous devons garantir que notre économie et notre tissu social sont suffisamment résilients pour affronter les crises à venir," dit-elle avant de conclure : "On espère qu'elles ne se produiront pas, mais nous devons nous y préparer."

Journaliste • Bryan Carter

Video editor • Nicolas Coquet

Sources additionnelles • Cameramen : Mathieu Rocher, Pedro Pink ; fixeuse : Catarina Pires ; motion design : NEWIC ; production : Louise Lehec

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