L'ancien président de la Commission européenne et actuel dirigeant de l'Alliance du Vaccin reconnait l'inquiétude grandissante des acteurs du secteurs et préconise une meilleure allocation des aides pour faire face aux réductions des contributions des pays donateurs.
Un soutien financier qui aurait diminué de 7,1% en 2024 par rapport à l'année précédente, selon un récent rapport de l'OCDE. Face à la diminution des contributions des pays donateurs, notamment des Etats-Unis, l'aide internationale au développement tire la sonnette d'alarme. L'ancien président de la Commission européenne José Manuel Barroso, qui dirige actuellement l'Alliance du Vaccin (GAVI) reconnaît l'émergence d'inquiétudes grandissantes dans le secteur.
"La communauté du développement s'inquiète de la poursuite du soutien au développement en général et à la santé publique en particulier. Cela dit, je suis convaincu que nous surmonterons ces difficultés." a-t-il déclaré.
José Manuel Barroso, préconise une allocation plus efficace des ressources, davantage axée sur les résultats.
"Si nous sommes honnêtes, nous devons reconnaître que l'aide n'est pas toujours fournie de la meilleure manière", a-t-il déclaré. "Il y a des inefficacités. C'est le bon moment pour se concentrer sur ce qui peut être gagné grâce à une plus grande efficacité".
Diminution drastique de l'aide américaine
L'incertitude est aggravée par un changement de politique aux États-Unis. En janvier, l'administration Trump a ordonné un examen approfondi de presque tous les programmes d'aide américains, soulevant des questions sur l'engagement à long terme du pays.
Historiquement, les États-Unis ont été une pierre angulaire des efforts de santé mondiale, fournissant à la fois un soutien financier et une expertise sur le terrain.
"Les États-Unis ont été un grand défenseur du développement international", a souligné José Manuel Barroso. "Nous espérons que cet engagement se poursuivra, non seulement de la part des États-Unis, mais aussi de la part de tous les donateurs traditionnels, y compris les pays du G7."
Toutefois, des tensions sont apparues. Washington a récemment annoncé son intention d'interrompre le financement de GAVI, à la suite des critiques formulées par Robert F. Kennedy Jr, haut fonctionnaire américain chargé de la santé, qui a affirmé que le groupe avait "ignoré la science" sur les questions de sécurité.
José Manuel Barroso reste toutefois optimiste quant aux relations entre GAVI et les États-Unis. "Nous travaillons de manière constructive avec cette administration", a-t-il déclaré.
En Europe également, le financement de l'aide au développement s'est également tari. Les tensions géopolitiques et la menace d'un conflit armé sur le sol européen ont entrainé une réorientation des budgets au profit des dépenses de défenses militaires.
L'émergence de nouveaux donateurs
Alors que les donateurs traditionnels se retirent, l'attention se tourne vers des contributeurs émergents tels que le Brésil, l'Inde et des partenaires du secteur privé pour combler le fossé.
José Manuel Barroso s'est félicité de l'implication de ces nouveaux acteurs. "S'il y a un vide, il sera comblé par des donateurs non traditionnels et un engagement accru du secteur privé", a-t-il déclaré.