Quel avenir pour la révolution syrienne?

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Par Euronews
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Après une année de révolte en Syrie, rien ne bouge.
Le régime de Bachar al-Assad poursuit inlassablement sa guerre d’usure. Que ce soit sur le terrain ou face à la communauté internationale. Face à la rébellion qui a juré de le renverser, Bachar al-Assad oppose sa puissance militaire. Il n’a pas peur de l’utiliser comme à Hama, Homs et aujourd’hui Idleb. En un an les violences auraient fait près de 9.000 victimes.

La Communauté internationale elle s’est montrée incapable de faire cesser la violence. Et le blocage sino-russe au Conseil de Sécurité ne fait que renforcer la conviction du dirigeant syrien. L’usure encore et toujours. Même la Ligue arabe, qui a demandé à l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan de jouer les émissaires, n’arrive pas à obtenir quelque chose.

Un an d’insurrection en Syrie

  • 15/03/2011: 150 manifestants se réunissent place Marjeh à Damas, brandissant des photos de proches emprisonnés. Le rassemblement est dispersé et 32 personnes sont arrêtées.
  • 25/03/11: Une semaine après que la police a tiré sur des manifestants réunis à Deraa, faisant 4 morts et 200 blessés, une “journée de la colère” est organisée dans plusieurs villes du pays.
  • 19/04/11: Levée de l‘état d’urgence en vigueur depuis 48 ans. Le gouvernement précise toutefois qu’aucune nouvelle manifestation ne sera tolérée.
  • 01/07/11: Hama, pilonnée par l’armée syrienne en 1982, est gagnée par la contestation. Plusieurs centaines de milliers de personnes demandent la chute de Bachar al Assad.
  • 03/08/11: Le Conseil de sécurité des Nations unies condamne “les violations généralisées des droits de l’homme et l’usage de la force contre les civils par les autoritées syriennes”.
  • 02/10/11: Rassemblée à Istanbul, l’opposition, enfin unie, forme le Conseil national syrien (CNS).
  • 07/11/11: Homs, bastion de la rébellion, devient la cible du régime. La ville est pilonnée et assiégée.
  • 12/11/11: La Ligue arabe suspend de ses rangs la Syrie.
  • 19/11/11: Dans un entretien au Sunday Times, Bachar al Assad affirme être prêt à combattre et à mourir en cas d’intervention étrangère en Syrie.
  • 04/02/12: La Chine et la Russie opposent une deuxième fois leur veto à un projet de résolution présenté au Conseil de sécurité des Nations unies.
  • 12/02/12: Les observateurs de la Ligue arabe, en Syrie depuis fin décembre, suspendent leur mission en raison de l’intensification des violences, à Homs notamment.
  • 22/02/12: 40 jours après la mort du reporter Gilles Jacquier, Rémi Ochlik et l’Américaine Marie Calvin sont tués par un obus à Homs. La journaliste Edith Bouvier, blessée, sera évacuée vers le Liban une semaine plus tard.
  • 24/02/12: Kofi Annan, ancien secrétaire général de l’ONU, est nommé “émissaire conjoint des Nations unies et de la Ligue arabe sur la crise en Syrie”.
  • 14/03/12: Deux semaines après Homs, l’armée régulière syrienne reprend le contrôle de Idleb, autre bastion de la rébellion. En un an, la répression a fait plus de 8 500 morts, majoritairement civils.

A l’occasion du premier anniversaire de la révolte populaire contre le régime de Bachar al-Assad, Euronews a interviewé Moundir Makhos, membre du Conseil national syrien en charge des relations extérieures en Europe.

Adel Dellal, Euronews : Un an après son déclenchement, où en est, selon vous, la révolution syrienne?

Moundir Makhos : Cette révolution entre dans une phase décisive. Jusqu‘à présent, elle est dramatique au sens propre du terme. C’est une vraie guerre, un génocide organisé par le régime contre son propre peuple. Mais politiquement, il y a des signes qui montrent que quelque chose de nouveau se prépare en coulisses. Je pense à la mission de Kofi Annan et à ses déclarations; je pense à la position de la Russie. Le discours du ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, devant la Douma contient beaucoup d’indices. Si on essaye de lire entre les lignes, on peut conclure que la position russe a changé.

Euronews : Le Conseil national, qui représente l’opposition syrienne, a rencontré des problèmes de division. Quel impact cela peut-il avoir sur le Conseil et sur l’opposition en général?

Moundir Makhos : Il est certain que ce qu’il se passe actuellement au sein du Conseil national syrien a un impact négatif sur l’opposition mais aussi sur la révolution ce que nous regrettons. Mais toutes les oppositions dans le monde ont connu des divisions.

Euronews : Les données régionales et internationales ne sont pas vraiment en faveur de l’opposition syrienne actuellement. Qu’attend l’opposition de la communauté internationale, sur le plan politique et militaire?

Moundir Makhos : C’est problématique, je suis entièrement d’accord. Mais ce qui importe le plus aujourd’hui c’est la situation de l’opposition syrienne, ce sont les deux branches de la révolution à savoir le soulèvement populaire et l’armée syrienne libre. C’est sûr, ils traversent une période difficile, il y a un déséquilibre au niveau des forces en présence. Mais jetons un œil à l’histoire de ce pays. La résistance du peuple syrien est légendaire. C’est la dynamique intérieure du pays qui résoudra toutes les équations.

Euronews : Quelles solutions apporter aux problèmes d’armement de l’armée Syrienne Libre ?

Moundir Makhos : Oui, l’armée syrienne libre se plaint de manquer d’armes, de soutien logistique et de moyens de communications. Mais aujourd’hui, nous remercions certains pays arabes pour leurs aides. Ils remplissent leur devoir moral et humanitaire. Grâce à eux, l’armée syrienne libre aura un vrai soutien et deviendra un élément incontournable contre le régime et sa bande de criminelles.

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