Un nouveau paysage politique en France ?

Un nouveau paysage politique en France ?
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Par Olivier Peguy
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Au soir des élections municipales, la présidente du Front nationale (FN), Marine Le Pen, avait annoncé la fin de la bipolarisation de la vie politique française. A l’issue des européennes, c’est effectivement un nouveau pas franchi vers la fin de cette bipolarisation.

Les deux partis principaux (UMP à droite, et PS à gauche) ne rassemblent à eux deux que 35% des suffrages. Le Front national s’est posé, avec ces résultats, comme un pivot, à défaut d‘être LE pivot de la vie politique. Déjà durant la campagne électorale, c’est le FN qui a semblé donner le tempo, qui a avancé des propositions autour desquelles le débat s’est cristallisé (sortie de l’euro, questions migratoires). Les partis de gouvernement n’ont fait que réagir à ces sujets, la plupart du temps en les balayant derrière des formules générales, éloignées de toute réalité concrète (par exemple : “Le destin de la France est dans l’Europe”).

Ce soir, les leaders du PS et de l’UMP y sont allés de leur couplet pour reconnaître leur défaite, certains parlant de “séisme”, de “choc”. Le chef du parti centriste Modem, François Bayrou, est allé plus loin en parlant d’une “décomposition absolue de la politique nationale”. Comment les choses vont-elles se recomposer ? Les dirigeants du FN ont réclamé une dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation d‘élections législatives anticipées. L’exécutif a jusque-là écarté cette perspective. Dans le nouveau paysage politique, quelle sera la place du Front national ? Les cadres de ce parti récusent plus que jamais l’appellation d’extrême-droite, revendiquant le titre de premier parti de France.

Comment va se positionner l’UMP, traversée par des courants divergents ? Comment va réagir le Parti socialiste, après cette nouvelle “raclée électorale” ? Quelles sera la place de l’extrême-gauche, aujourd’hui affaiblie ? Quelle sera la stratégie du centre : s’affirmer dans un centre totalement indépendant ou se rapprocher de l’UMP à droite ? Une période de tractions politiques et peut-être idéologiques va sans doute s’ouvrir. La prochaine échéance électorale, ce sont les régionales et cantonales, théoriquement prévues en 2015, et les présidentielles en 2017.

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