En Argentine, la mort suspecte d’un procureur émeut l’opinion publique. Le décès dimanche d’Alberto Nisman a eu l’effet d’un séisme. Quelques jours
En Argentine, la mort suspecte d’un procureur émeut l’opinion publique. Le décès dimanche d’Alberto Nisman a eu l’effet d’un séisme. Quelques jours auparavant, il avait révélé que le pouvoir argentin avait entravé l’enquête sur l’attentat contre un centre culturel juif. Il devait s’exprimer ce lundi sur ce sujet devant le Parlement.
Les résultats préliminaires de l’autopsie évoquent un suicide, mais pour beaucoup, c’est une mort douteuse :
“Le procureur l’a dit plusieurs fois, à moi il me l’a dit à deux ou trois reprises quand je discutais avec lui ces derniers jours il m’a dit que sa vie était en danger, que c‘était un sujet très sérieux, très dur. Oui, je crois qu’il était conscient” affirme la députée Patricia Bullrich.
“Plutôt que d’expliquer si c‘était un suicide ou non, la présidente devrait expliquer ce qui s’est passé en Argentine, le pays qu’elle dirige. On l’a accusée de dissimulation et aujourd’hui on se retrouve avec un procureur mort” insinue le député Rabbi Sergio Bergman.
Le procureur Alberto Nisman a été retrouvé mort dimanche soir, tué d’une seule balle, dans son appartement fermé de l’intérieur.
Il était chargé depuis 2004 de l’enquête sur l’attentat de l’AMIA, le centre culturel juif à Buenos Aires.
Survenu en 1994, il avait fait 85 morts. C’est l’attentat le plus meurtrier jamais commis sur le sol argentin.
Le procureur venait de demander l’ouverture d’une enquête pour entrave contre Cristina Kirchner. Il la soupçonnait d’avoir freiné l’enquête au profit de hauts fonctionnaires iraniens recherchés par la justice.