CIJ : Serbie et Croatie n'ont commis aucun génocide

CIJ : Serbie et Croatie n'ont commis aucun génocide
Par Sandrine Delorme avec AFP
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La Cour internationale de justice se prononce 16 ans après la plainte de la Croatie et 5 ans après la contre-plainte de la Serbie.

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La Cour internationale de justice a rendu son jugement : ni la Serbie, ni la Croatie n’ont commis de génocide lors du conflit qui les a opposés de 1991 à 1995.

Si les deux parties ont commis des crimes, ces derniers n’ont pas été commis dans le but de détruire l’autre groupe ethnique, mais dans le but de le “déplacer par la force“ a estimé le président de la CIJ, Peter Tomka, lors de l’audience publique à La Haye ce mardi.

La Cour estime qu‘à la lumière du contexte militaire contemporain, (…) rien ne permet d‘établir l’existence de l’intention spécifique, dite “dolus specialis”, qui caractérise un génocide“ a-t-il précisé au cours d’un jugement complexe et technique.

La Croatie avait saisi la CIJ en 1999 et réclamait des “réparations financières”.

La proclamation d’indépendance de la Croatie vis-à-vis de la Yougoslavie, en 1991, a été suivie d’une guerre entre les forces croates et des sécessionnistes serbes soutenus par Belgrade.
Ces derniers souhaitaient intégrer un état serbe ethniquement pur rassemblant tous les Serbes de l’ex-Yougoslavie.

Peter Tomka a notamment évoqué certains des épisodes les plus noirs de la guerre de Croatie, dont le siège de Vukovar (1100 civils tués par les forces serbes).

En 2010, la Serbie avait répliqué par une contre-plainte auprès de la CIJ, accusant Zagreb de génocide pour l’opération militaire croate “Tempête” ayant mis un terme à la guerre en 1995. Selon Belgrade, environ 200 000 Serbes ont dû alors fuir la Croatie.

Réactions

Aujourd’hui, le Premier ministre croate Zoran Milanovic s’est dit mécontent de la décision de la CIJ :
Nous sommes mécontents de la décision de la Cour, mais nous l’acceptons d’une manière civilisée. Nous devons accepter la décision (…) elle est définitive et il n’y a pas la possibilité de faire appel“.

De son côté, le président serbe Tomislav Nikolic a exprimé son souhait de voir “une paix durable” dans les Balkans :
J’espère qu‘à l’avenir, la Serbie et la Croatie auront la force de résoudre en commun tout ce qui entrave la possibilité d’instaurer une période de paix durable et de prospérité dans notre région“.

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