Allemagne: les enseignements de la Seconde Guerre mondiale

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Par Euronews
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La souffrance de l’Europe : une responsabilité allemande

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La responsabilité de l’Allemagne dans les souffrances et la destruction de l’Europe pendant la Seconde Guerre mondiale est immense. La guerre a fait environ 60 millions de morts – dont plus de cinq millions d’Allemands – mais surtout 55 millions de victimes d’autres nations. Un quart des victimes sont des civils – dont six millions de juifs.

Adolf Hitler, qui a déclaré la guerre, se suicide le 30 avril 1945. Le 8 mai à Reims et le 9 mai à Berlin, les hauts militaires allemands signent la capitulation. Il s’agit de la pire défaite de l’Histoire allemande.

A la fin du Troisième Reich, l’Allemagne est presque entièrement détruite. 12 millions d’Allemands sont réfugiés dans les régions de l’est du pays, régions qui ne font désormais plus partie de l’Allemagne.

La responsabilité de l’Allemagne dans la Seconde Guerre mondiale, et sa faute, influent sur la place des hommes politiques et des citoyens allemands en Europe pendant des décennies.

Plus jamais ça : Shoah et antisémitisme

L’holocauste (du grec, “brûlé”) et la Shoah (de l’hébreu, “catastrophe”) désignent les massacres de plus de six millions de juifs ou de personnes que l’Allemagne nazi considèrent comme juifs.

Les nazis allemands ont pour but de chasser tous les juifs d’Europe. Ils appellent cela “la solution finale de la question juive”. Cet objectif prend la forme d’une extermination quasi “industrielle”. Le symbole de ce génocide est le camp d’extermination d’Auschwitz dans le sud la Pologne.

Des juifs, mais aussi des Roms et des Sinti, des homosexuels et des opposants politiques sont persécutés par le régime nazi. Le comble de l’horreur est atteint avec les exécutions de masse de millions de juifs minutieusement organisées et rendues possibles par la situation de guerre.

Cette cruauté est découverte dans toute son horreur à la fin de la guerre, lorsque l’Armée Rouge et les Alliés libèrent les camps de concentration.

Les Alliés tentent de juger les principaux responsables de ces crimes lors du procès de Nuremberg.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne tente d’empêcher toute résurgence d’antisémitisme. Le droit pénal poursuit la négation de l’holocauste.
La Shoah explique aussi la relation particulière entre l’Allemagne et Israël où le mémorial de Yad Vashem rappellent la mort des six millions de juifs.

La Guerre froide entre l’Est et l’Ouest

Lors de la conférence de Potsdam du 17 juillet au 2 août 1945, le président américain Harry S. Truman, le leader soviétique Joseph Staline et le premier ministre britannique Winston Churchill ainsi que leur ministre des Affaires étrangères respectif, se mettent d’accord sur la dénazification, la démocratisation et la démilitarisation de l’Allemagne.

Les quatre puissances, les Etats-Unis, l’Union soviétique, la Grande Bretagne et la France (d’abord sous surveillance) divisent l’Allemagne en quatre zones occupées. Isolé en territoire soviétique, Berlin est coupé en quatre zones également.

Immédiatement après la guerre, Winston Churchill évoque le “rideau de fer” derrière lequel se dresse l’Union soviétique : “Un rideau de fer a été descendu à leur frontières. Nous ne savons pas ce qui se passe derrière”.

Le rideau de fer sépare l’Ouest capitaliste de l’Est communiste et marque ce début de “guerre froide”. Après la réforme monétaire dans les trois zones de l’Ouest allemand en juin 1948, l’Union soviétique bloque l’accès à Berlin Ouest et coupe les vivres aux 2.2 millions d’habitants. Sous les ordres du gouverneur militaire américain de Berlin Lucius D. Clay, l’armée américaine instaure le lendemain un pont aérien pour ravitailler Berlin Ouest par avion.

Le 23 mai 1949 est fondé la République fédérale d’Allemagne avec comme modèle des démocraties occidentales. Le 7 octobre 1949, la zone occupée par l’Union soviétique devient officiellement la République démocratique d’Allemagne, un Etat socialiste à la soviétique avec Berlin-Est comme capitale.

La différence des systèmes conduit à une distance grandissante entre les deux Etats allemands. Le symbole le plus visible est le mur de Berlin que le régime est-allemand fait construire le 13 août 1961. Ce mur sépare Berlin-Est de Berlin-Ouest jusqu‘à sa chute le 9 novembre 1989. Cet événement, de portée mondiale, fut le premier pas de la réunification allemande.

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Plan Marshall et miracle économique

Après la Seconde Guerre mondiale, en Allemagne et en Europe une large partie des installations industrielles sont détruites, et la pauvreté et le chômage importants.

En 1947, George C. Marshall, alors secrétaire d’Etat américain, imagine un programme d’aide, qu’il intitule «European Recovery Program”. Les Américains veulent ainsi combattre le totalitarisme et le communisme mais aussi créer des marchés pour leurs propres produits. En plus de l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, l’Italie, l’Autriche, la Grèce et les pays du Benelux reçoivent une aide des Etats-Unis. Washington investit ainsi près de $ 13,2 milliards dans l‘économie européenne. Selon des experts, il s’agit de la base de l’intégration européenne.

L‘économie allemande connait alors une période d’essor dans les années 1950. Basé sur l‘économie sociale de marché introduit par le parti chrétien-démocrate CDU dans l’Ouest, l’industrie affiche une croissance de 185% de 1950 à 1963 Ludwig Erhard (* 1897, † 1977), premier ministre de l‘Économie de la République fédérale d’Allemagne, rejette la notion du miracle économique. Selon lui, le succès économique repose sur le travail.

Les symboles du miracle économique sont la Coccinelle de Volkswagen et le goût des Allemands pour les voyages.

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Une conséquence du miracle économique est aussi le recrutement de travailleurs migrants qui viennent au milieu des années 1950, d’abord d’Italie, mais aussi d’autres pays. Ils font de l’Allemagne un pays d’immigration.

Pacifisme et nouveau rôle

L’expérience du régime nazi et la Seconde Guerre mondiale ont provoqué dans les deux Allemagnes, après 1945, une grande méfiance envers la chose militaire. Si bien que lorsque la République Fédérale d’Allemagne choisi au début des années 50 d’instaurer une armée, la Bundeswehr, ceci après une mesure comparable en RDA, – de vives protestations ont lieu au Parlement et dans l’opinion publique. Cependant, même l’adhésion de la RFA à l’OTAN en 1955 ne change pas le fait que le pays ne s’engagera pas dans des missions de combat internationales avant la réunification de 1990.

La réunification de l’Allemagne force Berlin à abandonner cette passivité et à redéfinir son rôle dans l’OTAN. Mais une attitude pacifiste et un certain scepticisme au sujet des activités militaires existent toujours en Allemagne, et traversent les générations.

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