Les toilettes présidentielles s’invitent dans la campagne des législatives turques… Insolite et inédite, une polémique que l’on pourrait qualifier de
Les toilettes présidentielles s’invitent dans la campagne des législatives turques… Insolite et inédite, une polémique que l’on pourrait qualifier de politico-sanitaire a fait irruption dans le débat à moins d’une semaine du scrutin (7 juin).
Ce week-end, le président du Parti Républicain du Peuple, le CHP, le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu, a pris pour cible le gigantesque et luxueux palais du président Erdogan et a dénoncé ces “messieurs d’Ankara” à qui on achète des sièges de toilettes en or.
Le chef de l’Etat a très sérieusement répondu à ces allégations et a demandé à son adversaire de vérifier in situ :
“Je l’invite volontiers à venir faire un tour… Je me demande s’il sera capable de trouver un de ces couvercles de toilettes en or dont il parle dans une des salles de bains. S’il en trouve un, je démissionnerai de la présidence. S’il n’en trouve pas, démissionnera-t-il du Parti républicain du peuple ?“, s’est amusé Recep Tayyip Erdogan.
Inauguré à l’automne, le palais présidentiel compte plus d’un millier de pièces (1 150 selon Erdogan lui-même) et a coûté 490 millions d’euros. C’est l’une des cibles favorites des détracteurs du président islamo-conservateur.
Le CHP a d’ores et déjà refusé l’invitation, arguant que son chef ne “visiterait pas un palais construit illégalement”, une allusion à une décision de justice de suspension des travaux jamais respectée.
L’un des avocats d’Erdogan a fait savoir ce soir qu’il allait porter plainte pour diffamation contre le président du CHP.
Au pouvoir depuis 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP) d’Erdogan se présente en favori mais affaibli aux législatives de dimanche.