L'escalade entre Ryad et Téhéran se régionalise

L’escalade qui oppose l’Iran à l’Arabie saoudite a gagné l’Irak. Des milliers de chiites sont descendus dans les rues de Bagdad et de plusieurs autres villes du pays pour dénoncer l’exécution d’un haut dignitaire chiite en Arabie saoudite samedi dernier. Un nouveau signe de la régionalisation de cette crise entre chiites et sunnites.
“ L’exécution du cheikh est une décapitation des valeurs humaines et des droits de l’Homme, clame un manifestant. Les jeunes qui protestent en Irak et à travers le monde manifestent contre les violations des droits de l’Homme, ni plus ni moins. “
Suite à cette exécution, des représentations diplomatiques saoudiennes sur le sol iranien ont été attaquées, et en représailles, Ryad a aussitôt rompu les relations diplomatiques avec Téhéran.
Pour le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Hossein Jaberi Ansari, le gouvernement d’Arabie Saoudite joue avec le feu. “ Il envisage ses intérêts et son existence dans la poursuite des tensions et des affrontements dans la région “, a-t-il accusé.
D’autres pays dirigés par des sunnites ont emboîté le pas de l’Arabie saoudite, rompant ou réduisant leurs liens diplomatiques avec l’Iran. C’est le cas de Bahreïn, des Emirats arabes unis mais aussi du Soudan.
Quant à la famille du cheikh chiite Nimr Baqer al-Nimr, elle a entamé trois jours de deuil en l’absence de sa dépouille. Le chef religieux, un opposant à la dynastie sunnite des Al-Saoud, a été inhumé dans un endroit que les autorités saoudiennes ne veulent pas divulger.