Satire anti-Erdogan : Merkel autorise des poursuites

Trois ans de prison. Voilà ce que risque aujourd’hui Jan Böhmermann. L’humoriste allemand avait critiqué le président turc Recep Tayyip Erdogan et l’avait traité de zoophile et de pédophile.
Ankara réclamait officiellement à Berlin de permettre des poursuites contre Jan Böhmermann. Après des jours de tractations, Angela Merkel a tranché. Elle autorise aujourd’hui qu’une procédure soit engagée pour “insulte à un représentant d’un État étranger”. Une décision qu’elle souhaite tempérer. “Autoriser ces poursuites pour insultes à un chef d‘État étranger n’est pas une condamnation a priori de la personne mise en cause ni une décision sur les limites des libertés de l’art, de la presse et d’opinion”, a déclaré la chancelière.
Pour le monde de la culture, les médias allemands et l’opposition, Angela Merkel sacrifie les valeurs de la démocratie pour préserver ses relations avec la Turquie. Ankara est en effet devenu un partenaire majeur de l’Union européenne pour résoudre la crise migratoire en Europe.