L'engagement britannique en Irak était "prématuré"

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Par Euronews
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Le 20 mars 2003, des soldats britanniques participent à l’invasion de l’Irak au sein de la coalition menée par les Etats-Unis.

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Le 20 mars 2003, des soldats britanniques participent à l’invasion de l’Irak au sein de la coalition menée par les Etats-Unis.

Treize ans après, le rapport d’enquête sur l’engagement du Royaume-Uni condamne une invasion prématurée et un après-guerre non suffisamment préparé.

John Chilcot est le président de la commission.

“L’enquête ne se prononce pas sur la légalité ou non de l’action militaire” explique-t-il. “En revanche, nous concluons que la décision selon laquelle l’action militaire britannique était légale a été prise dans des circonstances loin d‘être satisfaisantes.”

En 2002, l’Irak est encore sous le régime des sanctions décidé par les Nations Unis après l’invasion du Koweït.

Les inspecteurs de l’ONU essaient toujours de déterminer si oui ou non le président irakien a éliminé son arsenal d’armes de destruction massive, comme celles utilisées contre les Kurdes de Halabja en 1988.

Le Royaume-Uni se range alors du côté des Etat-Unis pour critiquer le manque de coopération de Saddam Hussein.

“Saddam Hussein est une menace en termes d’armes de destruction massive, d’armes chimiques, biologiques et peut être nucléaires” explique le Premier ministre britannique le 7 septembre 2002 aux côtés de Georges Bush. “Cette menace est réelle. Nous essayons de trouver comment y faire face, parce que nous devons y faire face.”

Devant la Chambre des communes quelques jours plus tard, le 24 septembre 2002, Tony Blair explique disposer d’un dossier de cinquante page établissant la réalité de la menace irakienne.

“Cela conclut que l’Irak possède des armes chimiques et biologiques” assure alors Tony Blair. “Que Saddam continue de les produire et que les plans militaires dont il dispose prévoient que ces armes chimiques et biologiques pourraient être utilisées dans une délai de 45 minutes.”

“Le jugement sur les capacités irakiennes dans cette déclaration, et dans le dossier publié le même jour, ont été présentées avec un degré de certitude qui n‘était pas justifié” dit aujourd’hui John Chilcot.

Le rapport Chilcot souligne par ailleurs que l’intervention militaire “aurait pu être nécessaire à un moment donné, mais [qu’] en mars 2003, il n’y avait pas une menace imminente de Saddam Hussein.”

Autre conclusion du rapport : les troupes britanniques n’avaient pas les capacités suffisantes pour assurer la sécurité des provinces dont elles étaient responsables.

“Le gouvernement ne s’est pas suffisamment préparé face à l’ampleur de la mission de stabiliser, administrer et reconstruire l’Irak, ni aux responsabilités qui allaient incomber au Royaume-Uni” explique M. Chilcot.

Sept ans ont été nécessaire pour écrire le rapport Chilcot. L’engagement britannique a duré six ans. 179 soldats britanniques et des centaines de milliers d’Irakiens ont été tués durant la guerre.

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