150 médias désormais interdits, des milliers de militaires de haut rang exclus de l'armée, des journalistes arrêtés par dizaines : la répression post-coup d'Etat du gouvernement turc est en plei
En Turquie, le “grand ménage”, pour reprendre l’expression du gouvernement, se poursuit, et il atteint des proportions incroyables – Après la délivrance ce mercredi matin de 47 nouveaux mandats d’arrêt contre des journalistes et ex-employés du quotidien Zaman, on apprenait ce soir que plus d’une centaine d’organes de presse, régionaux et nationaux, allaient être tout simplement fermés. Parmi eux, 45 journaux, 16 chaînes de télé, 23 radios…
Déjà lundi, une quarantaine de journalistes turcs ont appris qu’ils faisaient l’objet d’un mandat d’arrêt pour leurs liens présumés avec les auteurs du coup d’Etat manqué du 15 juillet, en particulier avec Fethullah Gülen, un imam exilé aux Etats-Unis qu’Ankara accuse depuis trois ans de vouloir renverser le gouvernement.
New figures show the extent of Turkey's shutdown of opposition media outlets – one of history's largest #TurkeyPurgepic.twitter.com/67ZJz0XdgS
— D8 News (@D8News) 27 juillet 2016
L’armée aussi bien-sûr, n’est pas en reste, avec le limogeage ce mercredi soir de pas moins de 150 généraux et amiraux, pour “complicité de la tentative de coup d’Etat”. 1 000 officiers ont été déjà exclus des rangs de l’armée, dont la haute hiérarchie doit être entièrement remaniée ces jours-ci lors d’un conseil suprême militaire qui, pour la première fois, se déroulera dans la résidence du Premier ministre à Ankara.
#Sivas University has ordered the destruction of books by writers who sympathised with the outlawed Gülen movement pic.twitter.com/XlrzLf0Kdl
— D8 News (@D8News) 27 juillet 2016
On estime que depuis le 15 juillet, au moins 100 000 personnes ont été arrêtées, limogées, licenciées ou suspendues dans le cadre de cette purge historique lancée par le gouvernement turc.