Présidentielles en Bulgarie et Moldavie : "l'expression d'une société malade des trajectoires politiques actuelles"

Présidentielles en Bulgarie et Moldavie : "l'expression d'une société malade des trajectoires politiques actuelles"
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Par Aissa BOUKANOUN avec AGENCES
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Les deux présidents nouvellement élus en Bulgarie et en Moldavie sont chaleureusement accueillis par Moscou. Deux victoires qui doivent poser questions aux instances européennes à Bruxelles...

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Les élections présidentielles en Bulgarie et en Moldavie sont-elles le début d’une vague “pro-russe” dans l’est de l’Europe et de l’Union européenne ? On pourrait le croire, car les deux présidents élus Roumen Radev et Igor Dodon ont tous deux manifesté leur souhait de renouer le dialogue avec Moscou. Leur approche se veut pragmatique : ils estiment tous deux qu‘être anti-russe est contre-productif.
Le revers semble donc évident pour l’Union européenne, tant les relations sont tendues entre Bruxelles et Moscou.

Il faut dire qu’en Moldavie, les pro-européens ont déçu et sont apparus comme corrompus après 7 ans de pouvoir. Igor Dodon, avait donc toutes ses chances :

Sans le rétablissement de bonnes relations amicales et stratégiques avec la Fédération de Russie, la Républque de la Moldavie n’a pas d’avenir. Nous avions ces relations bénéfiques et amicales depuis des centaines d’années.

Durant sa campagne électorale, Igor Dodon a promis de renégocier certains points de l’accord de libre-échange signé en juin 2014 avec l’Union européenne. Un accord qui avait valu des sanctions russes à la Moldavie : depuis, un embargo sur les fruits et la viande moldaves pénalise la population vivant principalement de l’agriculture.

La Bulgarie, elle, est membre de l’UE depuis 2007, mais pas de l’espace Schengen, et elle dépend largement du gaz russe.
Le président élu russophile et socialiste Roumen Radev, ne veut ni quitter l’Union européenne, ni l’OTAN, mais plaide pour un rapprochement avec la Russie. Il se dit en faveur de l’abandon des sanctions européennes contre la Russie en place depuis l’annexion de la Crimée, une partie du territoire ukrainien qu’il considère aujourd’hui de facto russe… Et son discours anti-immigration a rencontré un écho favorable dans la population dans un contexte de montée du populisme en Europe…

Amanda Paul, analyste du centre politique européen de Bruxelles (EPC), nous apporte son éclairage :

Je pense qu’en Bulgarie, le résultat de l‘élection est le reflet de la crise en cours en Europe, c’est aussi l’expression d’une société qui est malade des trajectoires politiques actuelles. Je pense que c’est représentatif du scénario négatif qui se déroule en Europe. Les gens recherchent quelque chose de différent de ce qu’ils ont connu ces dernières années. Et évidemment, ce candidat pro-russe représente un changement total de personnalité, alors qu’en Moldavie, je pense qu’il est plus question de déception quant aux actions corrompues de l‘élite gouvernante ces dernières années. Cette même élite gouvernante qui était supposée mettre en place des politiques pour rendre le pays plus prospère et moins corrompu.

Ces deux victoires inattendues sont en tout cas chaleureusement accueillies par Moscou et doivent poser questions aux instances européennes à Bruxelles…

Vu de Russie • #Bulgarie et #Moldavie : deux nouveaux votes anti-establishment occidental https://t.co/SIOynWeRbdpic.twitter.com/18cxnt7eOv

— Courrier inter (@courrierinter) 14 novembre 2016

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