Au Paraguay, l'appel au calme du président après la mort d'un opposant politique tué par un policier

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Par Euronews
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La mort d’un opposant lors d’un assaut de la police a accentué la tension samedi au Paraguay, où des manifestants protestent contre un projet controversé de réforme de la Constitution qui permettrait

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La mort d’un opposant lors d’un assaut de la police a accentué la tension samedi au Paraguay, où des manifestants protestent contre un projet controversé de réforme de la Constitution qui permettrait la réélection du président du Paraguay.

Samedi soir, le président conservateur Horacio Cartes a lancé un appel au calme et qualifié les manifestants de “barbares”. Sur son compte Twitter, il a affirmé que “la démocratie ne se conquiert pas et ne se défend pas avec la violence”.

La mort de Rodrigo Quintana

Vendredi, le bâtiment du Congrès a été saccagé et partiellement incendié durant les protestations. Des heurts avec les forces de l’ordre ont fait une trentaine de blessés et 211 personnes ont été arrêtées. Samedi à l’aube, le président de la formation d’opposition Jeunesse libérale (Juventud Liberal), Rodrigo Quintana, 25 ans, a été tué d’un tir dans la tête quand la police a fait irruption au siège du parti. Dans la matinée, des centaines de policiers quadrillaient les abords du Parlement où le calme était revenu.

Le président Cartes a attribué les troubles à “un groupe de Paraguayens, appartenant à la sphère politique et aux médias, et dont l’objectif est de détruire la démocratie et déstabiliser la politique et l‘économie”. Le ministère de l’Intérieur a indiqué qu’une enquête avait été ouverte “sur les circonstances de la mort, qui serait due à un agent de la police nationale”. “Les responsables seront mis à disposition de la justice”, a-t-il ajouté. Le président Cartes a annoncé la destitution du ministre de l’Intérieur Tadeo Rojas et du chef de la police Crispulo Sotelo.

Parmi les blessés par balles de caoutchouc, figurent le président du Sénat, l’opposant Roberto Acevedo, le candidat libéral battu lors de la présidentielle de 2013, Efrain Alegre, et le député liberal Edgar Acosta, a constaté l’AFP.

Mensaje al pueblo paraguayo sobre los eventos acontecidos en las últimas horas. https://t.co/5MiXL8X1ro

— Horacio_Cartes (@Horacio_Cartes) April 1, 2017

Le vote repoussé

A un an de l‘élection présidentielle de 2018, l’amendement de la Constitution devrait permettre au président Cartes, au pouvoir depuis 2013, et à l’ex-président Fernando Lugo (2008-2012), un ancien évêque, de briguer un nouveau mandat. Cette mesure est critiquée par l’opposition, attachée au mandat unique prévu actuellement par la Constitution de ce pays qui a souffert d’une longue dictature sous le général Alfredo Stroessner (1954-1989).

Vendredi en fin de journée, une majorité de 25 sénateurs sur 45 ont approuvé le projet d’amendement de la Constitution. Le vote s’est déroulé dans des bureaux du Sénat, car la salle d’assemblée plénière était occupée par les sénateurs du Parti libéral, opposés à la réforme. Plus tard, dans la soirée, des heurts ont opposé des centaines de manifestants, scandant “Plus jamais la dictature!”, à la police.
Les opposants ont fait irruption dans le Congrès après avoir cassé des portes, des palissades et des baies vitrées.

Paraguay: des opposants saccagent et incendient le parlement https://t.co/6gHckqYGIOpic.twitter.com/Q8ij4n2mDd

— Courrier inter (@courrierinter) April 1, 2017

Après la dictature du général Stroessner, la Constitution de 2012 avait tranché: pas de réélection. La disposition visait à protéger le Paraguay d’une tentative d’un président de se cramponner au pouvoir.
La Chambre des députés, où le gouvernement possède une large majorité, doit approuver à son tour la réforme de la Constitution.

Ce vote était prévu samedi, mais il a été reporté en raison des violences. “Nous ne pourrons pas voter ce samedi. Ce qui se passe est grave. J’espère que le calme reviendra rapidement”, a déclaré le président de la Chambre des députés, Hugo Velazquez, dans une allocution télévisée. En cas d’approbation par les deux chambres, le Tribunal supérieur électoral devrait convoquer un référendum dans un délai de trois mois.

Le président du Sénat, Roberto Acevedo, estime que le vote de vendredi est “inconstitutionnel”, et il a appelé la Cour suprême à l’invalider.

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