Journée mondiale de la liberté de la presse 2017: "des esprits critiques pour des temps critiques"

Journée mondiale de la liberté de la presse 2017: "des esprits critiques pour des temps critiques"
Par Raphaele Tavernier

“Tous les ans, la Journée mondiale de la liberté de la presse permet de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, d’évaluer la liberté de la presse à travers le monde, de défendr

“Tous les ans, la Journée mondiale de la liberté de la presse permet de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, d’évaluer la liberté de la presse à travers le monde, de défendre l’indépendance des médias et de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu leur vie dans l’exercice de leur profession”, rappelle l’Unesco.

"Chacun d'entre nous doit se battre pour défendre le droit à la vérité".

António Guterres Secrétaire général des Nations unies

Le 3 mai a été proclamé Journée mondiale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993. Le thème cette année: “Des esprits critiques pour des temps critiques : le rôle des médias dans la promotion de sociétés pacifiques, justes et inclusives”.

Le message d’António Guterres, Secrétaire général des Nations unies

Si des dizaines d‘événements sont organisés à travers le monde pour célébrer cette journée, c’est en Indonésie que se déroulera la célébration principale de la Journée mondiale de la liberté de la presse (JMLP). A cette occasion, le prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano 2017 sera décerné au journaliste suédo-érythréen Dawit Isaak. Il sera représenté par sa fille, Bethelem Isaak.

Dawit Isaak, cofondateur du premier journal indépendant d‘Érythrée, est actuellement détenu dans un lieu inconnu par le régime d’Asmara. Il a été arrêté lors d’une opération de répression contre les medias en septembre 2001. Depuis 12 ans, personne n’a eu aucune nouvelle de lui.

La presse libre est en danger et les exemples se multiplient. Selon, Reporters sans frontières (RSF), certains journalistes sont particulièrement menacés. Parmi eux notamment, la journaliste russe Elena Milachina, qui a dénoncé la répression des homosexuels en Tchétchénie. Le correspondant de RFI au Cameroun Ahmed Abba a été condamné à 10 ans de prison pour de prétendus liens avec Boko Haram. La journaliste iranienne Narges Mohammadi, qui milite pour l’abolition de la peine de mort en Iran, a été condamnée à 10 ans de prison en 2016. Les journalistes-citoyens chinois Lu Yuyu et Li Tingyu, lauréats du prix RSF 2016, sont toujours en détention. Le photographe égyptien Mahmoud Abdel Shakour est, lui, détenu depuis 2013.

Russie, Cameroun, Chine, la Turquie n’est pas en reste. “Elle emprisonne désormais plus de journalistes que n’importe quel autre pays au monde. Un tiers des journalistes emprisonnés dans le monde sont détenus dans des prisons turques, la vaste majorité d’entre eux dans l’attente d’un procès. Ils sont la cible d’une campagne de répression sans précédent depuis la violente tentative de coup d’État de juillet 2016”, estime Amnesty International

Au cours des 10 dernières années, plus de 800 journalistes et travailleurs des médias ont été tués . Le dernier rapport annuel de Reporters sans frontières est chaque année plus alarmant.

Pointer du doigt les difficultés des journalistes pour exercer leurs métiers dans certains pays, voire pour les médias libres d’exister, sera au coeur des débats de cette Journée mondiale de la liberté de la presse organisée chaque année par l’Unesco.

Sources: Unesco / RSF / Amnesty International / RFI / Agences

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