Une nouvelle vie en Grèce pour un journaliste turc et sa famille

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Par Euronews
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Cevheri est journaliste. Menacé, il a fui la Turquie deux mois après le coup d'Etat avorté

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La vie de Cevheri Güven, de son épouse et de leurs deux enfants a basculé le soir du putsch avorté en Turquie. Lui était un journaliste de renom et un défenseur des droits de l’Homme. Tuba, sa femme, était elle aussi journaliste. Aujourd’hui, ils sont installés à Thessalonique, en Grèce.

“On a commencé à avoir peur quand on a entendu parler du coup d’Etat, raconte Cevheri. Car que le coup d’Etat réussisse ou non, nous savions que de toutes façons les partisans de la démocratie en Turquie allaient être envoyés en prison. C’est pour cela que dès que j’ai entendu parler de tentative de coup d’Etat, j’ai pris peur pour ma famille et pour moi-même. Deux jours après la tentative avortée, sur twitter, des trolls du parti AKP ont commencé à publier les noms des journalistes qui allaient être arrêtés. Après la diffusion de cette liste, la police a mené des opérations et elle est venue chez moi à trois reprises. Alors nous nous sommes cachés pendant près d’un mois. Tuba s’est cachée ailleurs parce qu’ils arrêtaient les femmes des journalistes qu’ils ne trouvaient pas. Suite à ça, nous avons décidé de fuir en Grèce.”

Cevheri était déjà dans le collimateur des autorités. En 2015, il avait été détenu durant deux mois pour avoir publié une photo anti-Erdogan dans un magazine. Tuba se souvient encore de chaque instant de leur périple avec les enfants, lorsqu’en septembre dernier, ils se sont résolus à quitter la Turquie.

“Nous sommes allés à Edirne, une ville frontalière. Et nous avons traversé le fleuve Maritsa avec des passeurs pour aller du côté grec. Nous avons passé quatre jours sous surveillance au commissariat et avons dû rester 14 jours dans un camp de réfugiés. Quand nous sommes arrivés ici avec les enfants, ma fille a été prise ici dans une école primaire et elle a pû y faire son année. Mon fils a, lui, été pris dans une école maternelle. Bien sûr, le fait de tout quitter, son travail, sa vie d’avant, et de devoir tout recommencer à zéro, c’est quelque chose de difficile, mais on n’y peut rien.”

De nombreuses familles turques considérées comme hostiles au pouvoir ont fait ce périlleux voyage vers la Grèce en quête de sécurité. Et bien qu’elles soient inquiètes pour les proches restés sur place, elles estiment qu’il est de leur devoir de faire connaître leur histoire.

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