La "Montagne d'or", projet destructeur pour l'Amazonie. Que dit Macron ?

La "Montagne d'or", projet destructeur pour l'Amazonie. Que dit Macron ?
Par Joël Chatreau
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L'extraction d'or ou l'environnement, quelle est la priorité pour le président Macron en Guyane ?

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Le sol de Guyane que foule Emmanuel Macron est miné. Le président français doit faire face aux habitants de ce vaste territoire d’Outre-mer, près de six mois après le ras-le-bol général qui avait conduit à la paralysie complète du département. La population n’attend qu’une chose, qu’il respecte ce qu’on a appelé l’Accord de Guyane, conclu le 21 avril dernier après cinq semaines de mouvement social. Un plan d’urgence de 1,08 milliard d’euros a été promis mais toujours pas lancé.

Macron en #Guyane : Rassemblement à Cayenne pour réclamer le respect de l’Accord de Guyane https://t.co/hstuGbcxLrpic.twitter.com/jFvwk5cjQR

— Outremers360 (@outremers360) October 26, 2017

Les sujets qui fâchent ne manquent pas : l‘énorme taux de chômage de 23%, les systèmes de santé et de scolarité vraiment défaillants, les communes laissées sans eau ni électricité, le plus fort taux français d’homicides (17 pour 100 000 habitants), la débordante immigration clandestine venue d’Haïti, du Brésil et du Surinam (environ 40 à 50 000 clandestins estimés)…

Une affaire en or pour l'emploi ou un désastre écologique ?

Mais s’il y a un domaine sur lequel Emmanuel Macron peut peser, c’est l’environnement. Il va devoir trancher pour donner ou non son feu vert au projet industriel très controversé qui s’appelle joliment “Montagne d’or”. Il s’agit d’une mine d’or qui essaie de s’implanter près de Saint-Laurent-du-Maroni, dans l’ouest de la Guyane. Son exploitant met en avant la création de dizaines d’emplois, oubliant que tout près du site potentiel se trouvent deux réserves biologiques de la forêt amazonienne.

Si la “Montagne d’or” sort de terre, les conséquences écologiques sont imprévisibles. Pour extraire le métal précieux, des millions de mètres cubes d’eau traités au cyanure vont être charriés, et si jamais les digues qui retiennent la boue ainsi polluée devaient céder, vous pouvez imaginer le désastre. Un simple chiffre fourni par le Fonds mondial pour la nature, le WWF : plus de 5 800 kilomètres de cours d’eau ont été détruits par les activités d’orpaillage sur l’ensemble du Plateau des Guyanes depuis 2015. Et inutile de préciser que les poissons sont devenus des poisons, tant ils sont contaminés par le mercure.

⚠️ Le projet #MontagnedOr est très loin de représenter la meilleure option de dvp pour la #Guyanehttps://t.co/5HFqSuBHRw#StopMontagnedOrpic.twitter.com/QDdaSoANTL

— WWF France (@WWFFrance) October 26, 2017

157 000 hectares de forêt détruits par les activités aurifères

Pour les hommes également, le mercure, soit-disant interdit en Guyane, est neurotoxique et nocif pour la reproduction. Il faut ajouter que l’extraction d’or, toujours selon le WWF, a détruit environ 157 000 hectares de forêt en Amazonie depuis 2001. Le déboisement s’est particulièrement accéléré depuis 2008.

Dans un avis rendu public cette semaine, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme ne pouvait donc que recommander de mettre en place un moratoire concernant le fameux projet industriel “Montagne d’or”. Elle souhaite aussi qu’une étude d’impact sur l’environnement soit réalisée avant toute décision.

Premier déplacement officiel pour Emmanuel Macron en #Guyane.
Son programme ces 3 prochains jours.

> francebleu</a> : <a href="https://t.co/93jGRWnPFX">https://t.co/93jGRWnPFX</a> <a href="https://t.co/ji1EHs8Boo">pic.twitter.com/ji1EHs8Boo</a></p>— Visactu (visactu) October 26, 2017

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