Attente fébrile à Jérusalem avant l'annonce de Donald Trump

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Par Raphaele Tavernier
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Le président américain doit rompre avec des décennies de diplomatie américaine et internationale et reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël malgré les nombreuses mises en garde. L'historien Vincent Lemire est en poste dans la ville sainte, il livre son analyse de la situation.

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Le drapeau qui flotte pour le moment sur l’ambassade américaine à Tel Aviv sera-t-il bientôt déployé à Jérusalem ?

C’est ce soir que Donald Trump doit annoncer s’il a décidé ou non de déplacer son ambassade dans la ville trois fois sainte. Jérusalem attend avec impatience et inquiétude la décision du président américain.

"Tout le monde sait que quelque chose va arriver, que quelque chose va se passer et qu'il y aura des réactions populaires. Vous vous souvenez qu'en juillet il y a eu une crise extrêmement importante qui a duré plusieurs jours, la crise des portiques, qui a fait des morts et des blessés dans les rues. Alors bien sûr, c'est ça que tout le monde anticipe", explique depuis Jérusalem, Vincent Lemire, historien et auteur de "Jérusalem Histoire d’une ville-monde" (Flammarion 2016).

La crainte de nouvelles violences, c’est ce que tout le monde redoute le plus, car un déménagement de l’ambassade américaine à Jérusalem pourrait avoir des conséquences dramatiques. Un jour sera particulièrement tendu, vendredi, jour de la grande prière pour les musulmans.

"La grande prière ce sont 70 000 à 80 000 Palestiniens qui se réunissent sur l'Esplanade des Mosquées. 80 000 personnes, c'est le Stade de France. Donc on attend des tensions vendredi. Pour l'instant, c'est l'inquiétude et l'attente. On attend exactement de savoir ce que Trump va dire et ne pas dire. (...) Le détail de la déclaration de Trump va être important. Sur un point par exemple : est-ce qu'il dit déménagement de l'ambassade ? Et est-ce qu'il dit où va être située cette ambassade ? Si par exemple, il dit que le Consulat de Jérusalem va devenir l'ambassade, c'est un saut dans l'inconnu, car cela voudra dire que les Palestiniens auront un lieu devant lequel se rassembler. Alors que si Trump ne situe pas cette future ambassade, les Palestiniens vont manifester, mais où ?

Il faut donc voir très concrètement comment sera formulée cette décision. Cela aura des implications y compris sur les capacités de mobilisation des Palestiniens, parce que quelques attentats isolés, c'est une chose, une mobilisation populaire massive et consensuelle comme on l'a vu en juillet, c'est autrement plus délicat à gérer sur le plan politique", explique Vincent Lemire.

Le Hamas a appelé les Palestiniens des Territoires à manifester vendredi, proclamé, selon une expression consacrée, "journée de colère".

Sources additionnelles • AFP - AP - REUTERS

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