Arrestations et état d'urgence aux Maldives

L'archipel paradisiaque des Maldives est en plein chaos politique. Le président Abdulla Yameen a déclaré l'Etat d'urgence pour 15 jours et suspendu le parlement. Un peu plus tôt, des forces lourdement armées et des unités spéciales de la police ont investi la Cour suprême.
A l'aube, le président de la Cour Abdulla Seed et une autre personne ont été arrêtés. Hier, la police a également arrêté l'ex-président des Maldives pendant 30 ans, demi-frère de l'actuel chef de l'Etat, passé dans l'opposition, Maumoon Abdul Gayoom.
La semaine dernière, l'actuel président Yameen a refusé de libérer des prisonniers politiques comme le lui ordonnait la Cour suprême. Cette dernière avait cassé les condamnations en 2015 de neuf opposants, dont celle de l'ancien président Mohamed Nasheed, qui vit en exil au Royaume-Uni.
La Cour avait également ordonné la réintégration de douze députés démis de leurs mandats pour avoir fait défection du parti de Yameen. Cette décision permettait théoriquement à l'opposition de retrouver la majorité absolue au Majlis, le parlement de l'archipel qui compte 85 sièges, et lui donnerait le pouvoir de renverser le gouvernement et le président.
Le gouvernement, qui avait déjà mis en garde la semaine dernière contre toute tentative de destitution ou d'arrestation du président, a déclaré lundi que la Cour n'était pas au-dessus de la loi.
Nul ne sait comment ce bras de fer va se terminer.