Scandale Novartis : soupçons de corruption sur un commissaire européen

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Par Euronews
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Dimitris Avramopoulos, Commissaire européen aux migrations et ancien ministre de la Santé grec, est accusé d'avoir touché des pots-de-vin de Sanofi durant près d'une décennie. En tout les noms de deux anciens Premiers ministres et huit anciens ministres ressortent dans l'affaire

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Le commissaire européen chargé des questions migratoires, le Grec Dimitris Avramopoulos, a nié vendredi toute implication dans une affaire présumée de corruption visant le groupe pharmaceutique suisse Novartis en Grèce, dénonçant "une machination".

"Cette affaire ne me touche en aucune façon", a déclaré M. Avramopoulos au cours d'une conférence de presse à Athènes, cité par l'Agence grecque de presse (Ana, semi-officielle).

Il a estimé que "c'était une triste et misérable affaire de diffamation avec de faux témoins encagoulés", une allusion notamment aux trois témoins protégés présents dans le dossier.

La justice grecque a ouvert lundi des poursuites pénales pour corruption contre un dirigeant en Grèce du géant pharmaceutique suisse, Novartis, et transmis l'affaire au Parlement au vu de l'implication présumée de deux anciens Premiers ministres et huit anciens ministres entre 2006 et début 2015, avant l'arrivée au pouvoir de l'actuel gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras.

Dimitris Avramopoulos, cadre du parti de droite grecque Nouvelle-Démocratie, était à l'époque ministre de la Santé du gouvernement de droite de Costas Caramanlis entre 2006 et 2009.

Entamée en 2006 après des révélations de la police fédérale américaine FBI sur des cas de concurrence déloyale de Novartis en Grèce via la distribution de pots-de-vin à des responsables grecs, l'enquête judiciaire grecque est surtout basée jusqu'ici sur les dépositions des trois témoins protégés.

La majorité des hommes politiques visés appartenant à l'opposition de droite ou socialiste ont dénoncé "une machination" et une "nouvelle diffamation de M. Tsipras", arrivé au pouvoir après eux il y a trois ans.

Le ministre de la Justice, Stavros Kontonis a nié toute "intervention politique", en rappelant que l'affaire "était d'une énorme ampleur".

La justice soupçonne que Novartis utilisait des pratiques pour favoriser ses ventes en Grèce et gonfler ses tarifications.

Selon des estimations, les pratiques présumées illégales utilisées par Novartis auraient coûté à l'Etat grec seul environ 3 milliards d'euros.

La branche grecque de Novartis a indiqué lundi dans un bref communiqué "continuer à coopérer" avec les autorités.

Le groupe a fait l'objet fin 2016 d'une amende de 390 millions de dollars (314,5 millions d'euros) aux Etats-Unis, pour avoir incité des chaînes de pharmacie à recommander ses médicaments plutôt que d'autres aux patients.

En mars 2017, Novartis a également payé 25 millions de dollars (20,2 millions d'euros) dans le cadre d'une affaire de corruption impliquant sa filiale chinoise.

Avec AFP

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