Élections en Italie : reprise timide dans les entreprises

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Par Euronews
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Des PME aux grands groupes, comment se portent les entreprises italiennes ? Reportage dans la province de Mantoue à la veille des élections générales.

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À l’approche des élections législatives en Italie ce dimanche 4 mars, nous abordons l’un des thèmes majeurs de la campagne : la situation économique du pays et en particulier, la santé de ses entreprises. Notre reporter Cecilia Cacciotto est allée visiter en Lombardie, deux sociétés dont la situation illustre la reprise légère mentionnée dans les statistiques nationales.

Frappée par une sévère récession en 2012 et 2013, l’Italie est-elle en train de relever la tête ? Certes, le pays a connu l’an dernier la plus forte hausse de son PIB depuis sept ans : + 1,4%. Mais les entreprises italiennes ressentent-elles cette légère reprise ?

Pour le savoir, nous nous rendons dans un bassin économique situé autour de Castel Goffredo en Lombardie qui est connu dans le monde entier pour sa spécialité : la bonneterie comme la fabrication de chaussettes et de collants par exemple. Une activité portée sur place par quelque 250 entreprises dont la société Calze BC de 80 salariés. Son chiffre d’affaires annuel atteint 10 millions d’euros.

Selon son PDG Massimo Bensi, le plus dur semble passer : “Le pire moment pour nous, dans ce bassin industriel, c‘était en 2011-2012 quand nous avons eu un maximum de difficultés en raison de la crise en Italie, en Europe et dans le monde. Le bassin les a surmontées avec force, dynamisme et les fondamentaux techniques qui lui sont propres,” assure-t-il.

"Encore des obstacles"

Mais tous ne s’en sont pas sortis. Dans la province de Mantoue, de 2007 à aujourd’hui, le nombre d’emplois est passé de 10.000 à 7000 au rythme des fermetures d’entreprises et des délocalisations vers l’Est de l’Europe.

Celles qui sont toujours là ne s’estiment pas bien loties pour autant. Elles dénoncent la bureaucratie, l’effondrement du crédit et la réglementation européenne.

“Nous faisons face à des obstacles, à des réglementations et nous ne savons pas comment les respecter, explique Massimo Bensi. Parfois, c’est un problème de respecter des normes dont on n’a pas besoin du tout au lieu de se concentrer sur le fait de produire, de vendre, de générer un chiffre d’affaires dont tout le système économique et social pourra profiter,” affirme-t-il.

Depuis un an et demi, les investissements sont repartis à la hausse dans ce bassin économique. Signe qu’un nouvel élan est bien là, ouvrant un nouveau chapitre de l’histoire de ce secteur d’activité.

“J’ai pris la suite de ma mère, de mon père et de mes oncles, tout le monde n’arrêtait pas de me répéter : “Tu as ton entreprise dans le sang”, se souvient le PDG de Calze BC. À l‘école, quand j‘étais enfant, les professeurs disaient tout le temps : “Il ne pense qu‘à ses chaussettes,” ajoute-t-il. J’espère que la nouvelle génération – celle de mes enfants – sera en mesure d’aller de l’avant avec des idées solides et des propositions originales : s’ils croient dans le projet, ils seront capables de prendre leur envol,” estime-t-il.

L'industrie, grande victime de la crise

Et il y en a qui décollent justement : c’est le cas d’une entreprise spécialisée dans la transformation de l’acier installée à Gazoldo degli Ippoliti, à une trentaine de kilomètres de Castel Goffredo. Fondée en 1959, Marcegaglia compte aujourd’hui 7000 employés à travers le monde dont 1300 dans cette usine.

Avec un chiffre d’affaires de plus de 5 milliards d’euros l’an dernier, la société est sortie plus forte de la crise d’après son PDG Antonio Marcegaglia. “Nous avons fait d‘énormes investissements juste avant et après la crise et grâce à cela, nous avons connu la croissance, assure-t-il. Même si elle était plus modeste que les années précédentes, elle était légèrement supérieure à la progression du marché,” se réjouit-il.

Pourtant, l’industrie a été la grande victime de la crise ces dix dernières années. En Italie, en particulier, l’effondrement s’est traduit par une baisse de la production nationale de 20% et par la perte de 800.000 emplois.

Dans ce contexte, le gouvernement a-t-il appliqué les politiques industrielles adéquates ? “Je dirais que ces dernières années, les actions menées par ce gouvernement comme le plan Industrie 4.0 par exemple avec des investissements défiscalisés sont des mesures incitatives importantes qui favorisent la reprise de l’industrie, mais elles sont récentes et tournées vers l’avenir, répond Antonio Marcegaglia. Au-delà de ces actions, je crois que récemment, la politique de maîtrise des déficits et la crédibilité nouvelle de l’Italie en Europe ont vraiment contribué à rendre l’environnement macro-économique plus favorable à l’industrie italienne,” déclare-t-il.

Deuxième puissance industrielle d'Europe

L’Italie reste la deuxième puissance industrielle d’Europe – la septième au niveau mondial – et d’après les statistiques officielles, l‘économie du pays repart malgré le problème chronique du resserrement des crédits bancaires.

Antonio Marcegaglia quant à lui voit les choses de manière positive. “Mon père est parti de rien en 1959 lorsqu’il a créé l’entreprise, il venait d’une famille très pauvre, raconte-t-il. Il est certain qu‘à l‘époque, le contexte de la relance italienne et européenne a favorisé la construction de cette success story, estime-t-il. Aujourd’hui, ce serait plus difficile, mais je pense que ce qui caractérise un entrepreneur qui réussit – à savoir, l’imagination, l’innovation et la capacité à calculer les risques -, cela ne change pas,” insiste-t-il.

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Industrie italienne : croissance de 5,1% en 2017https://t.co/yV7Ikuq7go#italie#industrie#économie#entreprises#export#commerce#croissance#italyfrancegroup#magazineitaliefranceifgparis</a> <a href="https://twitter.com/EdoardoSecchi_?ref_src=twsrc%5Etfw">EdoardoSecchi_pic.twitter.com/FeZAjhtTS0

— ITALIE-FRANCE.COM (@italiefrance) 23 février 2018

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