Les syndicats promettent un conflit long, la ministre répond qu'il y a matière à faire des concessions
L'annonce d'une grève par intermittence à la SNCF pendant trois mois va-t-elle forcer le gouvernement à revoir sa copie ? C'est ce qu'espèrent les quatre syndicats qui agitent la menace d'un conflit long et intense. A ce projet de grève deux jours sur cinq à partir du 3 avril, la ministre française des Transports répond que la réforme du ferroviaire n'est pas figée.
"Le gouvernement ne cherche pas l'affrontement, ne cherche pas l'épreuve de force, a assuré la ministre des Transports Elisabeth Borne_. Les syndicats disent deux jours de grève tous les cinq jours. Moi je dis négociation sept jours sur sept."_
Parmi les concessions envisagées, un report de l'ouverture du réseau à la concurrence. La ministre a de nouveau reçu les syndicats ce vendredi. Mais le premier d'entre eux, la CGT Cheminots, dénonce pour l'heure un dialogue de sourds.
"Nous, ce que nous constatons, c'est que nous sommes auditionnés comme à "The Voice" et on attend à chaque fois que la ministre tourne sa chaise pour nous exclure de la discussion, s'est plaintLaurent Brun, le secrétaire général de la CGT Cheminots_. Il n'y a aucun retour du gouvernement dans ces discussions. Nous, nous portons nos sujets mais nous ne savons pas ce qui sera retenu, ce qui ne sera pas retenu."_
Du côté des usagers, l'idée d'une grève perlée jusqu'à la fin juin fait grincer des dents et les démonstrations de soutien sont rares.
"Un jour ou deux, ça va, on comprend le message, commente un résident de Paris_. Mais là si l'objectif est de paralyser complètement le pays, les usagers, c'est un peu égoïste."_
"Moi je trouve qu'à une certaine époque, les trains arrivaient à l'heure, dit un autre usager. Maintenant, je viens deux fois par semaine à Paris de province, et on est en retard très souvent."
Rendre le train plus efficace et moins coûteux, c'est l'argument massue du gouvernement en faveur de la réforme. Il compte notamment supprimer le statut privilégié des cheminots. Mais ces derniers répondent que cela ne réglera en rien le problème du manque d'investissements et des 46 milliards d'euros de dette de la SNCF.