Poutine-Erdogan : la lune de miel

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Par Euronews
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C'est la huitième fois en un an que les deux hommes se rencontrent.

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Poutine-Erdogan, deux hommes qui fin 2015 encore s'affrontaient par sanctions économiques interposées. Depuis de l'eau a coulé sous les ponts et le président russe est accueilli à Istanbul avec tous les égards. 

L'or de la république de Turquie pour un allié sur le front de la guerre en Syrie. Mercredi, un sommet tripartite auquel sera associé l'Iran va se dérouler à Ankara.

Pour un Vladimir Poutine, toujours plus isolé sur la scène internationale suite à l'affaire Skripal, la visite revêt un intérêt stratégique, il a d'ailleurs réservé à la Turquie son premier déplacement à l'étranger depuis sa réélection. 

10% de l'électricité turque grâce à une centrale russe

Symbole de leur rapprochement : le méga projet nucléaire d'Akkuyu au sud de la Turquie dont le coup d'envoi vient d'être donné et construite par le géant russe Rosatom.

"Nous assistons à un moment vraiment historique", a déclaré le chef de l'Etat turc au cours d'une cérémonie à Ankara.

Le coût de la construction de la centrale d'Akkuyu est évalué à quelque 20 milliards de dollars et le premier réacteur devrait être opérationnel en 2023.

D'après M. Erdogan, cette centrale doit permettre à terme de répondre à 10% de la demande en électricité de la Turquie, un pays fortement dépendant de l'importation d'hydrocarbures pour satisfaire son appétit énergétique.

Ce projet, plusieurs fois retardé, avait notamment connu un coup d'arrêt au moment d'une grave crise diplomatique provoquée par la destruction par l'aviation turque d'un bombardier russe à la frontière syrienne en novembre 2015.

Autre contrat à plusieurs millions d'euros,  le système russe de défense antiaérienne S-400 commandé par la Turquie.

"Nous avons discuté la réalisation du contrat pour la livraison des S-400. Et nous avons pris la décision d'accélérer la livraison de ces systèmes de défense", a déclaré le chef de l'Etat russe pendant une conférence de presse commune avec son homologue turc.

M. Erdogan a défendu la décision annoncée en septembre d'acquérir ces missiles qui a suscité réserves et critiques parmi les alliés de la Turquie au sein de l'Otan en raison de leur incompatibilité avec les systèmes de défense de l'Alliance.

"A propos des S-400, c'est une décision qui appartient à la Turquie (...) Nous avons conclu un accord au sujet des S-400, nous avons fermé ce dossier, c'est une affaire close", a-t-il dit.

MM. Poutine et Erdogan, deux dirigeants à poigne en délicatesse avec l'Occident, se sont rencontrés à huit reprises l'an dernier, sans compter de nombreux entretiens téléphoniques.

Autre signe de ce rapprochement vu d'un mauvais œil par ses partenaires dans l'Otan, la Turquie s'est tenue à l'écart de l'expulsion coordonnée par plusieurs alliés du Royaume-Uni de diplomates russes, dans le cadre de l'affaire Skripal.

A ce sujet, M. Erdogan avait notamment déclaré qu'il refusait d'agir contre la Russie "sur la base d'une allégations".

Les deux pays sont également engagés dans le chantier du gazoduc TurkStream qui permettra à la Russie de contourner l'Ukraine, via la mer Noire et la Turquie, pour exporter son gaz vers l'Europe.

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