From Russia with love ?

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Par Maxime Bayce
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Les associations de culture russe se multiplient en France. Des structures qui se veulent indépendantes et apolitiques. Mais sont-elles tout de même parties prenantes du soft power russe dans le monde ?

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C'est un petit bout de Russie à Lyon. Icônes, artisanat folklorique et surtout perachkis, ces petits pains garnis à la viande, que l'on trouve de Saint-Pétersbourg à Vladivostok. Derrière ce rassemblement, une association française, appelée Projet russe. A sa tête Olga Degay, une Russe installée en France.

"Nous sommes engagés dans la promotion de la culture russe. Nous n'organisons pas d'événements politiques. Nous nous concentrons uniquement sur les choses qui ne provoquent pas de polémique mais qui au contraire unissent les gens", explique-t-elle.

Pourtant la politique n'est jamais loin. Lors de sa foire, le Projet russe défend une culture traditionnelle, comme ces chants en tenue folklorique. Ceux qui sont venus aujourd'hui sont d'ailleurs plutôt proches de la vision très conservatrice du président Poutine.

Vilena est artiste. Elle vit depuis un an et demi en France. "Je me sens peut-être dans le camp des gens qui soutiennent leur pays et leur président. Je suis contente de tout. Si les médias sont contrôlés par l'état, il y a une raison à cela. C'est bien quand le président offre son aide aux citoyens à l'étranger, pour moi c'est une attention. On se sent protégés"

"Il est très important pour nous de protéger la langue russe, la culture russe. je suis patriote ! Je dirais que j'ai plutôt une façon de penser russe. J'essaierai d'expliquer à mon fils la position russe, de la soutenir", renchérit Olga installé à Lyon depuis 10 ans et mère d'un petit garçon né en France.

Le Projet russe se défend d'être directement financé par Moscou, et notamment via la fondation « Russkyi mir », l'équivalent de l'Alliance française. Pourtant la propagation de la langue et de la culture, ce qu'on appelle le soft power, est un réel enjeu au Kremlin et ce depuis des décennies.

Mickail Sislov est professeur à l'université de Copenhague, spécialiste des évolutions du "monde russe" : "le pouvoir essaie et a toujours essayé d'utiliser cette ressource de la diaspora, parce qu'elle existe. Des millions de gens peuvent être potentiellement promoteurs de ce soft power. Mais l'influence du Kremlin est en réalité davantage concentré sur l'espace post-soviétique. C'est là où les russophones sont le mieux intégrés actuellement, et le seront dans le futur".

Selon les chiffres officiels lors de l'élection présidentielle du 18 mars, les Russes de l'étranger ont voté à 85% pour Vladimir Poutine près de dix points de plus que sur le territoire national.

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