Italie : le contrat de gouvernement soumis aux militants

Luigi Di Maio, leader du Mouvement 5 étoiles
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Par Euronews
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La Ligue et le Mouvement 5 Etoiles ont présenté à leur militants leur futur contrat de coalition qui inquiète passablement les Européens et les marchés financiers.

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En Italie, le leader du Mouvement 5 Étoiles a présenté vendredi à ses militants le contrat de gouvernement passé avec La Ligue, l'autre mouvement populiste vainqueur des dernières élections législatives.

Après 70 jours de laborieuses négociations, les deux partis sont sur le point de former un nouveau gouvernement sur la base d'une plateforme politique qui inquiète passablement les Européens et les marchés financiers.

Quant aux militants du Mouvement 5 étoiles, ils ont jusqu'à vendredi soir pour se prononcer sur le contrat de coalition.

Le document final ne mentionne plus l'abandon de l'euro mais tourne résolument le dos à l'austérité via un paquet de nouvelles dépenses qui risquent de faire exploser la dette et le déficit budgétaire italien.

Les mesures prévu par le contrat de coalition

- Renégociation des traités européens

- Révision, "avec les partenaires européens, du cadre de la gouvernance économique", y compris la politique de monnaie unique, "actuellement basée sur la prédominance du marché". L'idée étant de "revenir au positionnement originel, quand les États européens étaient mûs par une réelle intention de paix, fraternité, coopération et solidarité".

- Instauration d'une "flax tax" réduisant les barèmes actuels à deux taux de 15 et 20% pour les particuliers et les entreprises

- Versement d'un "revenu de citoyenneté" de 780 euros par mois aux personnes en situation de précarité, pour aider leur réinsertion et favoriser la croissance. Les bénéficiaires n'auront pas le droit de refuser plus de trois offres d'emploi en deux ans.

- Priorité aux expulsions et à la lutte contre "le business des migrants", depuis les réseaux de passeurs jusqu'aux coopératives gérant les centres d'accueil.

- L'Italie doit avoir "un rôle déterminant" dans les négociations européennes sur le sujet, en vue d'une meilleure répartition.

- Accélération de l'examen des demandes d'asile et rapatriement systématique des déboutés --ou des demandeurs ayant commis un délit--, qui pourront être maintenus jusqu'à 18 mois en centre de rétention.

- Instauration d'un registre des imams, fermeture immédiate des mosquées non autorisées, référendum municipal avant toute installation d'un lieu de culte musulman.

Recul progressif de l'âge de la retraite, qui doit passer à 67 ans en 2019 dans le 2e pays le plus vieux du monde, en permettant un départ en retraite quand la somme de l'âge et de la durée de cotisation atteint 100.

- Assouplissement du principe de légitime défense pour permettre aux particuliers d'ouvrir le feu si quelqu'un s'introduit chez eux, même en l'absence de menace physique claire.

- Plan de construction de nouvelles prisons et programme pour "consentir au plus grand nombre possible de détenus étrangers" de purger leur peine dans leur pays.

- Recrutement massif de policiers, qui devront tous porter une caméra vidéo sur leur uniforme, et de gendarmes.

- Tour de vis sécuritaire: retour au principe de "certitude de la peine", durcissement des peines pour les violences sexuelles, durcissement de la justice pour les mineurs.

Les deux formations réaffirment l'ancrage de l'Italie dans l'alliance atlantique "avec les Etats-Unis comme partenaire privilégié" mais prévoient "une ouverture vers la Russie, qui ne doit pas être perçue comme une menace mais comme un partenaire économique et commercial". Pour cela, elles estiment opportun le retrait des sanctions imposées à la Russie, qu'il faut réhabiliter comme interlocuteur stratégique".

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- Réduction drastique du nombre de parlementaires: 400 députés (contre 630 aujourd'hui) et 200 sénateurs (contre 318), tous élus au suffrage universel direct mais avec interdiction de changer de groupe politique pendant la législature.

* Développement du référendum d'initiative populaire

* Renforcement de l'autonomie des régions

Les partis prévoient une "législation anticorruption sévère et incisive" pour "récupérer des ressources soustraites à l'Etat et relancer la compétitivité du pays": peines augmentées, coupables bannis à vie de la fonction publique, introduction d'"agents provocateurs" pour tester l'honnêteté des fonctionnaires.

- Coup d'arrêt à la vente de la compagnie aérienne Alitalia, qui doit être "sauvée et même relancée", renégociation complète du projet de ligne ferroviaire Lyon-Turin.

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- Introduction d'un salaire minimum légal

- Développement de la "green-economy" et des voitures électriques

- Protection de l'épargne et responsabilisation de l'encadrement et de l'autorité de tutelle des banques.

- Pas de ministre ayant été condamné pour corruption, faisant l'objet d'une enquête pour des faits graves, ou franc-maçon.

- Réévaluation des engagements dans les missions militaires internationales

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- Tour de vis sur les conflits d'intérêts des parlementaires

- Mesures pour la natalité: crèches gratuites pour les Italiens, TVA à 0% pour les produits de la petite enfance.

- Lutte contre les jeux de hasard

- Fermeture de tous les camps nomades irréguliers et obligation de scolarisation des enfants sous peine d'éloignement des parents.

Avec AFP

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