Berlin et Pékin unis : il faut respecter l'accord sur le nucléaire iranien

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Par Euronews avec AFP, Reuters
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En visite en Chine, Angela Merkel est allée défendre la position européenne sur l'accord nucléaire iranien et a reçu le soutien de Pékin.

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L'Allemagne et la Chine sur la même longueur d'ondes, que ce soit sur l'accord nucléaire iranien ou le libre-échange. Pour sa onzième visite en Chine, la chancelière Angela Merkel a été reçue avec tous les honneurs, place Tiananmen, à Pékin, où elle a redit la position de l'Union européenne sur l'accord nucléaire passé avec l'Iran en 2015 :

"Dans tous les cas, nous sommes unis par le même constat, nous ne voulons pas de remise en cause de l'accord avec l'Iran. Il a été laborieux de négocier cet accord. Il n'est pas parfait. Mais demandez-vous quelles sont les alternatives. Elles sont encore plus incertaines. C'est pourquoi nous croyons qu'il est préférable de respecter cet accord."

Mais _"les Iraniens doutent de la capacité des Européens à ne pas plier face aux intérêts américains" _confiait récemment le commissaire européen à l'Énergie. 

L'Iran demande des garanties depuis le retrait américain du 8 mai et la menace de la reprise des sanctions. Téhéran souhaite par exemple que l'Union européenne garantisse la vente de tout le pétrole iranien, et que les banques européennes garantissent les transactions commerciales avec l'Iran.

La menace qui pèse sur les entreprises européennes et leurs investissements sur le sol iranien est réelle selon les Américains. Les Européens voient notamment dans ces sanctions et menaces une tentative des États-Unis pour neutraliser l'exploitation des énormes réserves de gaz iraniennes, afin d'ouvrir des débouchés à leur propre production de gaz naturel.

Consommation de gaz naturel liquéfié en hausse en Europe

Les Etats-Unis sont engagés dans une stratégie de conquête de marchés pour leur gaz naturel. Ils ont exporté 17,2 milliards de m3 en 2017, dont 2,2% par méthaniers vers les terminaux de l'Union européenne. Or "la capacité totale d'importation de gaz naturel de l'Europe va augmenter de 20% d'ici à 2020", selon le centre d'études IHS Markit.

Chaque année, les pays de l'UE importent deux tiers (66 %) de leurs besoins de consommation. En 2017, ceci a représenté 360 milliards de m3 de gaz, dont 55 milliards de m3 de GNL, pour une facture de 75 milliards d'euros, selon les statistiques européennes.

A ce jour, la moitié du gaz acheté est Russe, mais les Européens cherchent à briser cette dépendance.

"Les réserves iraniennes sont faramineuses et si l'Iran développe les installations adéquates, elles peuvent permettre à ce pays de devenir un important pourvoyeur (...) pour l'Europe", plaide le commissaire européen à l'Énergie, Miguel Arias Canete.

Téhéran possède les plus importantes réserves gazières au monde après la Russie, avec notamment le gisement off-shore de Pars Sud.Elle sont estimées à 191 trillions de m3. Le pays a exporté 10 milliards de m3 en 2017 par gazoduc vers la Turquie et l'Irak. Mais la solution pour l'avenir sera le GNL, transporté par méthaniers, soulignent les responsables européens.

Le ministre du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, a chiffré les besoins en investissements à quelque 200 milliards de dollars sur cinq ans. Le secteur de l'énergie a fourni 50 milliards de dollars de recettes à l'Etat en 2017, selon les données européennes.

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