Aquarius : l'Italie exige des excuses de la France

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Par Euronews
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Le ton monte entre Paris et Rome, en pleine cacophonie européenne sur la question migratoire.

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Le ton est encore monté d'un cran au sein même de l'Union européenne sur la question de l’accueil des réfugiés. Ce mercredi au Sénat italien, le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini a répondu à Emmanuel Macron, qui avait souligné "la part de cynisme et d'irresponsabilité du gouvernement italien" suite à son refus d'accueillir les migrants à bord de l'Aquarius.

"Le problème est que notre Histoire, en matière générosité et de volontarisme, ne mérite pas d'être apostrophée aussi sévèrement par les représentants du gouvernement français, qui, je crois et je l'espère, présenteront des excuses officielles dès que possible", a déclaré le ministre d'extrême droite lourdement applaudi par les sénateurs.

"Si les excuses officielles n'arrivent pas, le Premier ministre Conte fera une bonne chose en n'allant pas en France" vendredi, comme prévu, a-t-il poursuivi.

Matteo Salvini accuse la France de se dérober sur la question migratoire : de n'avoir accueilli que 640 migrants débarqués en Italie, quand elle s'était engagée à en recevoir près de 10 000. Et d'avoir justement renvoyé en Italie plus de 10 000 migrants qui avaient traversé la frontière, au cours des cinq premiers mois de l'année.

Dans la matinée, l'ambassadeur de France à Rome avait été convoqué au ministère italien des Affaires étrangères. Tout comme le ministre Salvini, ce dernier a exigé des excuses officielles du gouvernement français, estimant que "les tons utilisés sont injustifiables".

En déplacement en Vendée, le président français a appelé à ne pas "céder à l'émotion que certains manipulent", sans nommer la Ligue, le parti d'extrême droite de Matteo Salvini. "La France et l'Italie travaillent main dans la main", a assuré Emmanuel Macron.

Fidèle à sa position, Angela Merkel a de nouveau plaidé pour une réponse coordonnée dans la lignée des cotas de réfugiés, rejetés par les pays de l'Est.

Pour la chancelière allemande, "l'Italie a le sentiment qu'elle ne bénéficie pas suffisamment de la solidarité européenne, car l'Italie a reçu de nombreux réfugiés, et c'est l'un de nos problèmes. Nous devons répondre aux besoins de chacun dans l'Union européenne".

Pourtant, elle était prise à contre-pied, dans le même temps, par son ministre de l'intérieur Horst Seehofer. Le conservateur bavarois recevait le chancelier autrichien Sebastian Kurz à Berlin pour sceller, "un axe des volontaires" contre l'immigration illégale entre Berlin, Vienne et Rome. 

Les désaccords persistants sur la politique migratoire allemande pourrait, d'après les observateurs allemands, menacer la coalition gouvernementale d'Angela Merkel.

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