Martine Landry relaxée par la justice mais toujours combative

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Par Audrey Tilve
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La militante d'Amnesty International était accusée d'avoir fait entrer illégalement des mineurs étrangers en France

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Relaxée... Le verdict du tribunal correctionnel de Nice est un immense soulagement pour Martine Landry et par extension pour tous les militants venant en aide aux migrants. Cette Niçoise de 73 ans - membre d'Amnesty International et de l'Anafé - était accusée d'avoir facilité l'entrée en France de deux adolescents guinéens en situation irrégulière. Elle risquait jusqu'à 5 ans de prison. Le tribunal a estimé qu'il n'y avait aucune preuve qu'elle ait aidé ces jeunes à passer la frontière depuis l'Italie.

" On reconnaît que toutes les déclarations que j'ai pu faire, disant que je n'avais pas passé la frontière avec les jeunes mais que je les avais bien attendus au panneau France pour les conduire directement à la police aux frontières de Menton, tout ça a été reconnu comme étant juste, se félicite la militante_. Rien n'est respecté à cette frontière, les procédures ne sont pas respectées, ça fait des années qu'on le dénonce, et là il est reconnu que notre action est tout à fait légitime. "_

Cette relaxe doit aussi sans doute beaucoup à la décision du Conseil constitutionnel il y a une semaine. Saisi par l'agriculteur militant Cédric Herrou, il a consacré le principe de fraternité, estimant qu'un citoyen avait le droit d'aider - pour des raisons humanitaires - un étranger en situation irrégulière sur le sol français. Mais ce n'est pas pour autant la fin du "délit de solidarité". Aider des personnes - même en détresse - à passer la frontière reste un délit.

" Ce délit n'a pas disparu justement parce que le Conseil constitutionnel a donné aux parlementaires jusqu'au 1er décembre pour traiter de cette question, rappelle Martine Landry. Et donc on va continuer à travailler pour l'abolition du délit de solidarité dans notre droit français, ce qui n'est pas encore fait. Si on fait rentrer le droit international - c'est-à-dire le Traité de Palerme - dans notre droit, comme notre constitution nous y oblige, c'est à ce moment-là que nous aurons gagné. Ce Traité de Palerme dit que les États doivent protéger les personnes qui portent assistance aux migrants et aux demandeurs d'asile. Or non seulement l’État ne protège pas ces personnes mais en plus il essaie de les faire condamner. "

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