Frédéric Péchier a été reconnu coupable de 30 empoisonnements de patients, dont 12 mortels, par la cour d’assises du Doubs. L’accusation avait requis cette peine contre le médecin. Le praticien va faire appel de sa condamnation.
La cour d’assises du Doubs a condamné, jeudi 18 décembre, l’anesthésiste Frédéric Péchier à la réclusion criminelle à perpétuité. Le praticien doit être incarcéré dans la foulée du verdict. Il a été reconnu coupable de 30 empoisonnements de patients, dont 12 mortels.
L’accusation avait requis cette peine contre le médecin de 53 ans. Son avocat Randall Schwerdorffer s’était lui dit convaincu de son innocence. Il avait demandé à la cour de l’acquitter, faute de preuves irréfutables. Ornella Spatafora, associée au cabinet de Randall Schwerdorffer, l’avocat de l’anesthésiste, a confirmé que ce dernier allait faire appel de sa condamnation.
Ce verdict est rendu après quinze semaines d’audience. La cour délibérait depuis lundi après-midi. Elle devait trancher individuellement chacun des 30 cas d’empoisonnement – 12 victimes sont mortes et 18 ont survécu – reprochés à l’accusé. Les faits ont été commis entre 2008 et 2017 dans deux cliniques privées de Besançon, sur des patients âgés de 4 à 89 ans. L'enquête a été lancée en 2017.
Selon l’accusation, le praticien a pollué des poches de perfusion avec du potassium, des anesthésiques locaux, de l’adrénaline ou encore de l’héparine pour provoquer un arrêt cardiaque ou des hémorragies chez des patients pris en charge par des confrères.
Après avoir réfuté cette thèse pendant l’instruction, Frédéric Péchier a finalement admis, depuis l’ouverture du procès, qu’un empoisonneur avait bien sévi dans l’une des deux cliniques privées où il a travaillé, tout en répétant qu’il n’était pas cet empoisonneur.
Inflexible lors des interrogatoires, l’accusé a versé des larmes, le 5 décembre, en évoquant sa tentative de suicide en 2021, puis s’est montré impassible pendant la lourde charge menée contre lui par l’accusation.
"C’est sa façon d’être, Frédéric Péchier est quelqu’un qui a toujours été dans le contrôle, il n’aime pas montrer ses émotions", a commenté mercredi sur ICI Besançon son défenseur, Randall Schwerdorffer. L’anesthésiste "avait sous-estimé la difficulté de ce procès, il était persuadé que les jurés seraient très rapidement convaincus de son innocence", a également observé l’avocat.