Le conflit commercial menace "à court terme" la croissance mondiale selon le FMI

Le conflit commercial menace "à court terme" la croissance mondiale selon le FMI
Tous droits réservés 
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

Le conflit commercial entre les Etats-Unis et ses partenaires pourrait compromettre à brève échéance la croissance économique de la planète, a prévenu lundi le FMI tout en maintenant pour le moment sa prévision d'expansion pour 2018. Le Fonds monétaire international anticipe une croissance de 3,9% pour l'économie mondiale cette année, soit une hausse inchangée par rapport à son estimation publiée en avril. "Le risque que les tensions commerciales actuelles s'intensifient encore --avec un impact négatif sur la confiance, les marchés et l'investissement-- représente à court terme la menace la plus grande pour la croissance mondiale", a résumé Maurice Obstfeld, économiste en chef du FMI. Il a en outre fait état de modèles macroéconomiques suggérant que "si les menaces actuelles sur le commerce se réalisent et la confiance des entreprises s'érode, cela pourrait abaisser nos projections actuelles de l'ordre de 0,5 point d'ici 2020". Le président américain Donald Trump a pris ces derniers mois un virage résolument protectionniste: taxes douanières de 25% sur les importations d'acier, 10% sur celles d'aluminium, taxes de 25% sur 50 milliards de marchandises chinoises. Les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, dont le Canada, la Chine, l'Union européenne et le Mexique, ont répliqué en annonçant des taxes douanières sur des dizaines de milliards de marchandises américaines. Pour l'heure, les taxes sur les importations n'ont pas eu véritablement d'impact sur la croissance économique mais "si les mesures et contre-mesures additionnelles étaient mises en oeuvre, le coût serait bien plus important", a souligné Maurice Obstfeld, lors d'une conférence de presse. La Maison Blanche menace d'une part, d'imposer des taxes de 10% sur 200 milliards de dollars d'importations chinoises supplémentaires et, d'autre part, d'imposer des taxes de 25% sur les importations du secteur automobile, une industrie stratégique au coeur des échanges mondiaux. La prévision mondiale du FMI, également inchangée pour 2019 (3,9%) par rapport aux prévisions de printemps, cache de grandes disparités puisque le Fonds a abaissé celle des pays avancés dont le Japon, l'Allemagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni. - Equité nécessaire - Pour le moment, la projection de croissance des deux premières économies du monde, Etats-Unis et Chine, reste, elle, inchangée pour cette année. Dans le détail, le FMI estime désormais que la croissance des pays avancés devrait s'établir à 2,4% (-O,1 point) avec les Etats-Unis faisant la course en tête (+2,9%) sous l'effet de la réforme fiscale adoptée fin 2017 qui s'est traduite par une baisse d'impôts pour les ménages et les entreprises. Le Fonds a abaissé encore davantage sa prévision pour la zone euro (-0,2 point à 2,2%) avec des estimations moins optimistes pour l'Allemagne (-O,3 point à 2,2%), la France (-0,3 point à 1,8%) et l'Italie (-0,3 point à 1,2%), en raison du "ralentissement de l'activité économique plus marqué que prévu au premier trimestre" pour les deux premiers et des incertitudes politiques qui ont pesé sur le troisième. Le Japon, dont la croissance devrait s'établir à 1% (-0,2 point), a lui enregistré une consommation et des investissements atones au premier trimestre, qui devraient toutefois retrouver de la vigueur le reste de l'année. S'agissant du Royaume-Uni (-0,2 point à 1,4%), les termes du "Brexit" demeurent confus "en dépit de mois de discussions", note Maurice Obstfeld. Le chef économiste relève par ailleurs que des ruptures d'approvisionnement et les tensions géopolitiques ont contribué à faire grimper le prix du pétrole, ce qui bénéficie aux pays exportateurs comme la Russie et ceux du Moyen-Orient mais a pénalisé des importateurs tels que l'Inde dont la croissance est désormais estimée à 7,3% (-0,1 point). En ce qui concerne la région Amérique latine et Caraïbes, le Fonds monétaire abaisse sa prévision à 1,6%, soit 0,4 point de moins que lors de la prévision de printemps, en raison des difficultés de deux économies clés de la région, l'Argentine et le Brésil. Le Fonds recommande enfin aux gouvernements d'être plus attentifs à l'équité économique, les exhortant à protéger les plus pauvres. Il relève que la reprise économique a été insuffisamment partagée, ce qui a pu nourrir le repli sur soi. "Eviter les mesures protectionnistes et trouver une solution coopérative, qui promeut la croissance du commerce des biens et services, demeurent essentiels pour préserver l'expansion mondiale", conclut l'institution. Pour le moment, faute d'un apaisement du conflit, le FMI a revu en baisse la croissance du volume d'échanges de marchandises.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

L’info du jour | 26 avril - Soir

Pékin et Washington doivent être "des partenaires, pas des rivaux" affirme Xi à Blinken

Les rebelles houthis mènent de nouvelles attaques