Pertes historiques pour Atlantia, concessionnaire du viaduc de Gênes

Après la chute du pont Morandi, Atlantia vacille. Alors que le gouvernement italien menace de révoquer sa concession, la maison-mère d’Autostrade per l’Italia qui gère la portion d’autoroute sur laquelle se trouvait le pont, voit son action dévisser. Moins 25 % ce jeudi matin à la bourse de Milan.
Une chute historique entraînant plus de 4,6 milliards d'euros de pertes pour ce géant à qui tout réussissait jusque-là.
Détenant plus de 50 % du réseau autoroutier italien et des concessions partout en Europe, Atlantia a aussi récemment pris le contrôle du tunnel sous la Manche ou de plusieurs aéroports à Rome et sur la Côte d’Azur.
L'investissement en question
Pour démentir les accusations de mauvais entretien, Atlantia explique consacrer chaque année un milliard d’euros à ses 3 000 kilomètres de concessions en Italie.
Un chiffre à mettre en miroir avec l’effondrement des dépenses d’entretien et d’investissement en Italie : -58 % depuis 2008, une baisse largement due à la crise qui sévit dans la péninsule.
Le gouvernement populiste italien impute ce sous-investissement en équipement à l’Europe, coupable à ses yeux d’imposer une rigueur trop sévère à l’économie italienne.
En réponse, la Commission européenne affirme avoir approuvé en il y a quatre mois un plan d’aide de 8,5 milliards d’euros pour l’ensemble du réseau autoroutier italien.
Autre enveloppe de Bruxelles : une aide de 2,5 milliards d’euros sur six ans destinée aux infrastructures routières et ferroviaires.
De son côté, pour rassurer ses actionnaires, Atlantia prévient : si rupture de contrat il y a, elle devra donner lieu à une "indemnisation équivalente au manque à gagner de la concession".