Coupe Davis: Paire, le baptême d'un écorché

Coupe Davis: Paire, le baptême d'un écorché
Par AFP
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Longtemps dans l'ombre des Tsonga, Monfils ou Gasquet, Benoît Paire, au talent éclipsé par son image de bad-boy briseur de raquettes, a enfin décroché une sélection en Coupe Davis, en ouverture vendredi de la demi-finale face à l'Espagne à Villeneuve d'Ascq, un scénario impensable il y a encore un an.

Infréquentable, ingérable, inclassable. Benoit Paire, 29 ans, cumule un peu toutes ces "qualités"... Ce joueur totalement à part fascine, interroge, désarçonne, agace, énerve. Sa personnalité à fleur de peau, ses coups de sang, son inconstance chronique n'en faisaient pas forcément un candidat naturel à l'équipe de France. Et pourtant...

Déjà lorsque le capitaine de l'équipe de France Yannick Noah avait annoncé début septembre son nom dans la liste des Bleus pour affronter l'Espagne, le choix avait quelque peu surpris. D'abord parce que son classement, 54e mondial, ne le plaçait pas en haut de la liste. Mais aussi et avant tout pour l'homme qui n'avait encore jamais honoré une sélection en Coupe Davis: comment un être si éruptif, volcanique, à la personnalité si bouillonnante allait-il réussir à se fondre dans un collectif?

- Aucune inquiétude -

Car Benoit Paire possède un léger passif. Sa dernière expérience en collectivité n'était pas passé inaperçue.

Sélectionné pour les JO de Rio, alors qu'il ne l'avait jamais été en Coupe Davis, il avait été exclu des Jeux après avoir été battu au 2e tour par l'Italien Fabio Fognini. Il lui avait été reproché de ne pas passer assez de temps avec l'équipe. Sa réaction donnait assez bien le ton des relations qu'il entretenait à l'époque avec la FFT: "Je suis content de partir".

Une attitude qui l'avait inévitablement écarté, croyait-on, de toute nouvelle aventure collective. Mais Yannick Noah, interrogé sur le risque que ce choix pouvait représenter, n'avait pas bronché: "aucune inquiétude".

Il faut croire que Noah commence à bien connaître ses joueurs. Car visiblement, tout s'est déroulé à merveille pendant cette semaine de préparation. "Ca faisait longtemps qu'il était aux portes de l'équipe de France. Je voulais voir comment ça allait se passer avec le groupe, sa réaction pendant les entraînements. Et ça a été super." Au point de passer devant Richard Gasquet.

Paire, capable de décrocher deux balles de match face à Federer et de battre Djokovic cette saison, a aussi mis beaucoup d'eau dans son vin depuis quelque temps. D'abord, une vieille histoire avec Lucas Pouille a été réglée. Les deux joueurs étaient en froid depuis la finale d'un challenger disputée à Mouilleron-le-Captif (Vendée) en 2015. Une incompréhension qui lui bloquait aussi un peu les portes de l'équipe de France. Et puis il a fait campagne depuis des mois, affichant publiquement son envie d'en être. "J'ai vraiment envie de la jouer cette année, parce qu'elle sera morte l'année prochaine", avait-il assuré lors de l'US Open.

Sur le terrain aussi. Paire l'assure et rassure, il va mieux. Il s'est assagi. Sauf que le chemin de la sagesse n'est pas simple. A tout début du mois d'août, il a rechuté. Au tournoi de Washington, face à Marcos Baghdatis, quelques unes de ses raquettes en ont fait les frais. Un épisode rappelant que la bête n'est qu'en sommeil.

- "Assez calme" -

Yannick Noah s'en est amusé lors de la conférence de presse jeudi, évoquant la gourmandise de ceux qui attendent qu'il casse ses raquettes lors du match d'ouverture face au N.1 espagnol Carreno Busta. "Il m'a promis qu'il n'allait pas me casser de raquette sur la tronche", a lâché le capitaine.

Son tout premier match va-t-il lui permettre de changer son image de bad boy auprès du public?

"Cette image, j'essaie de la changer depuis un petit moment, assure-t-il. Bon c'est vrai qu'il y a eu cet épisode de Washington où je me suis énervé, mais dans l'ensemble depuis le début de l'année j'étais quand même assez calme. Je fais beaucoup d'efforts là-dessus. Je veux juste confirmer que depuis un an c'est beaucoup mieux". Il ne lui reste plus qu'à le démontrer.

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