Fin de la bataille des Saint-Jacques ?

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Par Euronews avec AFP
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Pêcheurs britanniques et français sont parvenus à un accord sur les périodes de pêche de la coquille Saint-Jacques qui met un terme à trois semaines de bataille.

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Pêcheurs français et britanniques de coquilles Saint-Jacques ont mis fin à leur bataille navale lundi avec l'annonce d'un accord sur le calendrier de la pêche du précieux mollusque en baie de Seine, trois semaines après s'être affrontés en mer.

Les pêcheurs britanniques ont accepté de quitter "la zone de la Manche Est et ne reviendront que le 1er novembre", a indiqué à l'AFP Pascal Coquet, président de la Commission nationale coquille Saint-Jacques du Comité national des pêches.

Contrairement à leurs homologues français qui ne sont autorisés à pêcher la coquille qu'entre le 1er octobre et le 15 mai, les Britanniques n'ont aucune restriction dans le temps pour leur activité. Pour préserver la ressource, et leur activité, les Français leur demandent donc de s'aligner sur leur calendrier au large des côtes françaises.

Des altercations avaient éclaté en mer fin août, quand une trentaine de navires français avaient essayé d'empêcher cinq navires britanniques de pêcher le mollusque, nouvel épisode d'une guerre au long cours.

Toutefois, les pêcheurs français ont dû céder sur leur volonté initiale d'empêcher tous les bateaux britanniques de poursuivre leur pêche. L'accord ne concerne ainsi que les navires de plus de 15 mètres.

"On a été obligés de laisser tomber les moins de 15 mètres", pourtant principale pomme de discorde entre les deux rives de la Manche, car en ce moment les bateaux britanniques "sont en train de faire un ravage", a expliqué M. Coquet.

Autre concession: les pêcheurs français ont accepté de leur donner un quota de pêche supplémentaire qu'eux-mêmes n'utilisent pas, a-t-il précisé.

"C'est pour éviter la catastrophe, qu'ils pêchent tout et qu'il y ait d'autres altercations", a justifié M. Coquet, se disant quand même satisfait du compromis, même s'il arrive "un peu tard".

"C'est un compromis. Ce n'est pas le meilleur accord (...) mais c'est mieux que l'absence d'accord", a pour sa part estimé auprès de l'AFP Jim Portus, représentant de l'industrie britannique de la coquille Saint-Jacques.

Les bateaux de moins de quinze mètres non concernés

Cet accord intervient après des semaines d'âpres négociations, durant lesquelles les pêcheurs français souhaitaient que tous les bateaux britanniques stoppent leur pêche en échange de compensations.

Début septembre, une réunion à Londres avait semblé jeter les bases d'un renouvellement de l'accord de 2017, incluant également les bateaux de moins de quinze mètres en échange de compensations pour les Britanniques, mais les professionnels n'avaient finalement pas su trouver une position commune sur l'ampleur de ces compensations.

L'accord en vigueur jusqu'à l'an dernier obligeait en effet les Britanniques à respecter ce calendrier français mais ne concernait que les bateaux de plus de quinze mètres.

"Une faille exploitée", selon le président du comité régional des pêches de Normandie, Dimitri Rogoff, par les pêcheurs britanniques "en utilisant des bateaux de moins de quinze mètres" et qui avait conduit les pêcheurs français à refuser le renouvellement de l'accord cette année.

Désormais, le compromis trouvé devra être entériné par les deux gouvernements, a précisé à l'AFP le ministère de l'Agriculture, qui n'a pas fait d'autres commentaires.

"Je félicite l'industrie de la pêche britannique pour sa patience durant les négociations et je salue cette issue pragmatique", a réagi de son côté, le secrétaire d'Etat britannique en charge de la pêche George Eustice.

De son côté, le député de Seine-Maritime Sébastien Jumel (PCF) a estimé lundi soir dans un communiqué que "la razzia pratiquée jusque-là par les pêcheurs d'outre-Manche et le préjudice important subi par notre pêche artisanale posent la question de la défense des intérêts de notre pêche".

"Avec les maires de Dieppe et du Tréport, nous demandons à ce que la pêche française, qui fait vivre les régions littorales comme la Normandie, ne soit pas reléguée au second rang des intérêts que défend la France dans les négociations" à l'heure du Brexit, ajoute le parlementaire.

Avec AFP

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