Après la guerre, le combat politique: les anciens soldats américains visent le Congrès

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Du terrain de combat aux luttes électorales: de nombreux anciens militaires américains, républicains comme démocrates, se lancent cette année pour la première fois en politique aux Etats-Unis avec l'espoir d'apporter au Congrès sens du devoir et patriotisme, au-delà des lignes partisanes.

Washington en a peut-être effectivement besoin.

La crispation règne sur la colline du Capitole, où l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche a profondément accentué les divisions partisanes. De quoi dégoûter les citoyens: la cote de confiance des élus n'atteint que 19%.

Très présents il y a plusieurs décennies au Congrès, les rangs des anciens combattants se sont clairsemés, passant de former quelque 70% des élus dans les années 1970 à seulement 20% aujourd'hui.

Cela pourrait changer: environ 200 vétérans se présentent aux élections du 6 novembre pour renouveler la Chambre des représentants (435 sièges) et un tiers de leurs sénateurs (35 sièges).

Parmi eux: un record de femmes démocrates déterminées à servir de contre-pouvoir face au républicain Donald Trump.

Soldats, parachutistes, pilotes de chasse ou agents du renseignement, beaucoup sont devenus adultes à l'époque des attentats du 11-Septembre, avant de servir en Irak ou en Afghanistan.

Dans ce contingent de candidats figurent aussi bien des démocrates qui tentent d'arracher des fiefs républicains que des républicains qui veulent prendre des bastions démocrates, à l'image de l'ex-Marine se présentant dans une Californie très progressiste, Andrew Grant.

- "Il y a le feu à Washington" -

Le point commun de leurs messages de campagne? La volonté de servir.

"Les secouristes vont généralement là où il y a urgence, et en ce moment il y a le feu à Washington, donc c’est là-bas que je veux servir mon pays", confie à l'AFP MJ Hegar, candidate démocrate de 42 ans, lors d'un rassemblement de campagne dans le Texas.

Mariée, mère de famille, elle a été décorée de la prestigieuse "Purple Heart" pour avoir été blessée au combat en Afghanistan en 2009.

De retour aux Etats-Unis, indignée de voir que les femmes étaient interdites de combat en première ligne, elle a lancé des poursuites contre le Pentagone en 2012. Avec succès: l'interdiction a été levée.

Peu de femmes anciennes combattantes sont déjà élues aujourd'hui au Congrès.

Parmi elles, la sénatrice démocrate Tammy Duckworth, a perdu une jambe dans le crash de son hélicoptère en Irak. Elue républicaine à la Chambre, l'ancienne pilote de chasse Martha McSally tente elle de décrocher cette fois le siège de sénateur pour son Etat de l'Arizona.

C'est pour encourager l'apparition d'un "gouvernement plus efficace et moins divisé" que l’organisation américaine "With Honor" soutient cette année 39 candidats des deux bords.

Six sont des femmes, comme Gina Ortiz Jones, vétéran de l'armée de l'air et candidate texane à la Chambre ou Elaine Luria, ancienne de la marine qui veut représenter la Virginie.

- "Pas le monopole du patriotisme" -

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Coupe courte toute militaire, verve captivante, bras tatoués et sourire chaleureux, le démocrate Richard Ojeda, 47 ans, veut représenter à Washington la Virginie occidentale, un Etat où le républicain Donald Trump avait écrasé sa rivale Hillary Clinton.

Officier de l'armée partie à la retraite avec les honneurs, le défi ne l'effraie pas. Il raconte avoir failli mourir cinq fois en Irak et Afghanistan.

"Le dirigeant ne doit pas être assis au sommet d'une montagne et observer tout le monde en bas en se demandant comment ils peuvent continuer à le faire monter", explique à l'AFP le candidat à la Chambre. "Il doit descendre et les aider à grimper".

Soutenu par "With Honor", le républicain Steve Watkins s'était porté volontaire pour servir en Afghanistan après les attentats du 11-Septembre.

L'armée américaine crée un melting-pot de cultures, religions et origines "qui s'unissent pour servir le bien commun", a déclaré sur Fox News le candidat du Kansas à la Chambre. "Vu de là, les bagarres politiques à Washington semblent mesquines."

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Le président républicain n'a de cesse de répéter que les démocrates ont laissé l'armée de la première puissance mondiale péricliter.

"Les républicains n'ont pas le monopole du patriotisme, des vétérans ou de la famille, et ils n'ont pas le monopole du pays", s'indigne Joe Jenkins, ancien Marine de 33 ans qui enseigne désormais dans une école publique au Texas.

"Mais les démocrates non plus", ponctue le jeune homme aux tatouages élaborés.

"Chaque candidat doit être à la hauteur de ces idéaux".

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