Une colombe rouge pour la liberté... En pleine polémique sur l'exhumation prochaine des restes de Franco, un artiste espagnol a vandalisé la tombe du dictateur.
Enrique Tenreiro, artiste habitué des performances, a été arrêté mercredi soir après avoir peint une colombe rouge et les mots "pour la liberté" sur la tombe de Franco, dans la basilique du mausolée que l'ancien dictateur espagnol s'est fait construire à une cinquantaine de kilomètres de Madrid. Il a déclaré qu'il avait fait pour ses parents et grands-parents et dit "espèrer que cela servira à alléger la douleur des perdants d'une guerre civile qui n'aurait pas dû avoir lieu".
L'Espagne est en pleine polémique quant à l'exhumation annoncée de Franco en vue d'une dernière demeure plus discrète.
Rappel de la polémique
En septembre, les députés espagnols ont approuvé un décret du gouvernement du socialiste Pedro Sanchez autorisant l'exhumation de Franco.
Le gouvernement plaide pour que le dictateur, qui avait remporté la guerre civile avec l'aide d'Hitler et de Mussolini, ne mérite pas "une tombe d'Etat" mais doit être transféré vers un lieu discret.
La famille de Franco voudrait désormais le faire réenterrer dans une crypte qu'elle possède dans la cathédrale de Madrid.
Cependant le Vatican a souhaité qu'un dialogue entre gouvernement et famille permette que Franco soit réinhumé ailleurs que dans cette cathédrale.
Le 20 novembre 1975, Franco avait été enterré avec tous les honneurs sur ce site bâti entre 1941 et 1959, notamment par des prisonniers républicains contraints au travail forcé. Le dictateur y avait auparavant fait transférer, en secret, les ossements de plus de 33 000 victimes de la guerre civile, nationalistes et républicaines, au nom d'une prétendue "réconciliation nationale". Mais seule sa tombe et celle du fondateur du parti fascisant la Phalange José Antonio Primo de Rivera y sont identifiées.