Etats-Unis: le drame des enfants migrants, une fillette meurt en rétention

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La mort d'une fillette guatémaltèque de 7 ans, quelques heures après son arrestation par des garde-frontières américains, a suscité une onde de choc vendredi aux Etats-Unis, où des milliers d'enfants migrants sont actuellement détenus dans des structures surpeuplées.

L'émotion n'a pas empêché la Maison Blanche et l'opposition démocrate de croiser à nouveau le fer sur la politique migratoire du Donald Trump, et plus particulièrement sur le mur que le président veut ériger à la frontière mexicaine.

La petite fille décédée s'appelait Jackeline Caal et voyageait avec son père Nery Caal, 29 ans. Ils venaient d'une communauté maya du nord du Guatemala, a déclaré à l'AFP une source au sein du gouvernement de ce petit pays pauvre d'Amérique centrale gangrené par la violence.

Le 6 décembre, à l'issue d'un long périple, le père et sa fille avaient traversé la frontière sud des Etats-Unis au niveau du désert du Nouveau-Mexique. Ils se trouvaient dans un groupe de 163 migrants, comptant de nombreux mineurs, qui s'étaient rendus volontairement aux garde-frontières américains.

Un examen préliminaire de la fillette "n'avait pas révélé de problèmes de santé", selon le ministère américain de la Sécurité intérieure.

Mais dans le bus qui la transportait vers le centre de détention à 150 km de là, elle avait commencé à vomir. A son arrivée, environ une heure et demie plus tard, son père a signalé qu'elle ne respirait plus.

Transférée par hélicoptère à l'hôpital d'El Paso avec une fièvre de 41 degrés, elle était arrivée en arrêt cardiaque. Les médecins avaient réussi à la réanimer mais elle est morte d'un choc septique le 8 décembre, selon le ministère.

- A qui la faute ? -

Sa mort a été révélée jeudi soir par le quotidien Washington Post et de nombreuses voix se sont élevées pour demander pourquoi les autorités étaient restées muettes pendant une semaine.

L'administration a assuré avoir "fait de son mieux" pour empêcher cette tragédie et pointé du doigt les parents de la fillette. "Cette famille a choisi de traverser illégalement" la frontière, a déclaré la ministre de la Sécurité intérieure, Kirstjen Nielsen.

Une enquête administrative a toutefois été ouverte et ses conclusions seront rendues publiques.

De son côté, la Maison Blanche s'en est prise à l'opposition. Cette mort "tragique" "aurait pu être évitée", si tous les élus s'étaient entendus pour "décourager" les étrangers de traverser illégalement la frontière, a déclaré un de ses porte-parole, Hogan Gidley.

"La politique de tolérance zéro" contre l'immigration illégale prônée par le président Trump a entraîné "une escalade dans le traitement cruel des immigrés", a rétorqué le parti démocrate dans un communiqué.

Les démocrates refusent actuellement de voter le financement du mur à la frontière avec le Mexique, promesse de campagne du magnat de l'immobilier. Le président a menacé d'aller jusqu'au "shutdown" (paralysie de certaines administrations faute d'accord sur le budget) s'ils ne cédaient pas.

- "Sponsor" -

"Quand l'administration Trump insiste pour militariser la frontière et poursuivre la construction du mur, elle pousse des gens qui fuient la violence vers les régions désertiques", a également jugé Cynthia Pompa, une des responsables de la puissante organisation des droits humains ACLU.

Plus de 2.300 mineurs avaient été séparés de leur famille entre le 5 mai et le 9 juin au nom de cette politique de "tolérance zéro". L'indignation avait été telle aux Etats-Unis et dans le monde que le président avait été obligé de revoir sa copie, en interdisant par décret la séparation systématique des familles.

Depuis, les mineurs étrangers continuent d'affluer à la frontière.

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Près de 15.000 mineurs non accompagnés sont actuellement détenus, en attendant d'être remis à un "sponsor", souvent un membre de la famille déjà installé aux Etats-Unis.

Ces mineurs, aux trois quarts âgés de plus de 14 ans, très majoritairement de sexe masculin (71%), originaires du Guatemala (54%), du Salvador (12%) ou du Honduras (26%), passent en moyenne 60 jours en détention, selon des statistiques officielles.

L'organisme responsable de leur prise en charge assure faire face à ces flux grâce à "des lits d'appoint" mais les défenseurs des migrants dénoncent un système en sous-capacité.

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