Tunisie : désespéré par le chômage, un journaliste s'immole par le feu à Kasserine

Tunisie : désespéré par le chômage, un journaliste s'immole par le feu à Kasserine
Par Euronews
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Dans une vidéo diffusée peu avant son geste fatal, Abderrazak Zorgui, un jeune trentenaire, a appelé les chômeurs du pays à manifester pour "un droit à l'emploi". En creux, les promesses non-tenues de la révolution de jasmin apparaissent au grand jour.

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**C'est un appel désespéré qui ébranle la Tunisie. **

Abderrazak Zorgui, un journaliste tunisien originaire de Kasserine, dans le centre du pays, a diffusé une vidéo sur Facebook dans laquelle il dénonce la précarité qui touche les chômeurs.

"Ceci est un appel pour les chômeurs de Kasserine. Nous allons faire une révolution, et quiconque voudra me rejoindre et me soutenir est le bienvenu. Je vais manifester seul et je vais m’immoler. Et que Dieu vienne en aide à quiconque essaiera de m’arrêter. Pendant 8 ans j’ai tenté de trouver un travail mais année après année, rien n’a marché. Tout n’est que mensonge. Je ne suis lié à aucun parti politique…"

Quelques minutes après avoir publié son témoignage, le reporter s’est immolé par le feu après s'être aspergé d'essence, sur l’une des principales places de la ville de Kasserine.

Après son geste fatal, des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre. Selon une radio locale, six agents de sécurité ont été blessés et plusieurs arrestations ont eu lieu. Ce mardi, des centaines d’habitants ont assisté aux obsèques du journaliste en ville.

L'ombre de Mohamed Bouazizi

L’incident rappelle l’immolation de Mohamed Bouazizi, en 2011, un vendeur ambulant de la ville voisine de Sidi Bouzid dont le suicide fut l’étincelle d’une vague de protestation qui allait bouleverser le Maghreb et le Moyen-Orient.

En Tunisie, 8 ans après la révolution de jasmin qui avait entraîné le départ de Ben Ali, la faible croissance et le chômage persistant à l’intérieur du pays désespèrent toujours une partie de la jeunesse.

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