Pérou: des centaines de manifestants demandent la démission du procureur général

Manifestation contre la corruption à Lima, le 3 janvier 2019
Manifestation contre la corruption à Lima, le 3 janvier 2019 Tous droits réservés ERNESTO BENAVIDES
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Des centaines de personnes ont manifesté jeudi au Pérou pour demander la démission du procureur général qui avait tenté de destituer une équipe d'enquêteurs travaillant sur l'affaire de corruption autour du groupe brésilien de BTP Odebrecht impliquant de hautes personnalités politiques.

La mobilisation la plus importante s'est tenue à Lima, de manière pacifique et sous escorte policière. "Le Pérou pour la justice sans corruption, Chavarry dégage", clamait une banderole brandie par des défenseurs de droits humains en référence au procureur général Pedro Gonzalez Chavarry.

Lundi, M. Chavarry avait destitué les procureurs José Domingo Perez et Rafael Vela, chargés notamment des dossiers de corruption présumée concernant quatre anciens présidents péruviens et la cheffe de l'opposition Keiko Fujimori.

L'éviction des deux procureurs, décidée au nom d'une supposée violation du "principe de réserve" et d'un "manque de rigueur", était intervenue alors que fin décembre, José Domingo Perez avait lui-même accusé le procureur général Chavarry de dissimulation et d'obstruction concernant les enquêtes contre Odebrecht et contre Mme Fujimori.

Le procureur général les a toutefois réintégrés mercredi, sous la pression de l'opinion publique et du président Martin Vizcarra.

Même si elle a été brève, cette éviction a porté préjudice à l'enquête sur l'affaire Odebrecht, selon José Domingo Perez: elle a "affecté le développement régulier des investigations dans l'affaire du constructeur brésilien", a déclaré M. Perez à la chaîne publique TV Peru.

Les enquêteurs ont ainsi dû reporter le voyage au Brésil, inialement prévu à partir du 11 janvier, pour y recueillir les déclarations de responsables d'Odebrecht. Ils sont désormais en discussions avec la justice brésilienne pour fixer de nouvelles dates, selon M. Perez.

"Cet accord avec le ministère public du Brésil doit reprendre, et si une quelconque difficulté a été créée, il faut la corriger", a estimé le président Vizcarra dans la presse.

L'équipe dirigée par le procureur Vela est chargée d'enquêter sur quatre anciens présidents péruviens. Alejandro Toledo (2001-2006) a fui aux Etats-Unis et fait l'objet d'une demande d'extradition. Ollanta Humala (2011-2016) a été emprisonné pendant neuf mois, jusqu'en juin. Alan Garcia (1985-1990 et 2006-2011) a tenté d'obtenir l'asile politique auprès de l'ambassade d'Uruguay, qui le lui a refusé. Et Pedro Pablo Kuczynski (2016-2018) a démissionné en mars.

Keiko Fujimori, actuellement en détention préventive, est accusée d'avoir reçu des versements illégaux d'Odebrecht lors de sa campagne électorale de 2011.

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