La deuxième journée d'audience du cardinal Barbarin, jugé pour non-dénonciation d'agressions sexuelles, a été marquée par la prise de parole des victimes d'actes pédophiles.
La parole des victimes a retenti ce mardi dans la salle d'audience du tribunal correctionnel de Lyon, où le cardinal Barbarin et cinq autres prévenus sont jugés pour "non-dénonciation d'agressions sexuelles".
Les parties civiles accusent l'archevêque de Lyon de ne pas avoir agi assez vite en apprenant que l'un des prêtres de son diocèse avait commis des actes pédophiles sur de jeunes scouts pendant de longues années.
Le primat des Gaules a pris des notes et a même levé le doigt pour répondre à l'un des plaignants quand celui-ci est venu exposer crûment ses souffrances à la barre.
Valérie Gauriat, envoyée spéciale d'euronews : "Cette deuxième journée d'audience aura été très dense, à tel point qu'il a été décidé de prolonger le procès jusqu'à jeudi, et ce pour permettre aux avocats des deux parties de faire leurs plaidoiries. Cette journée de mardi a commencé par les auditions de ceux qui parmi les accusés n'avaient pas eu le temps de s'exprimer la veille. Dans l'ensemble, ils ont formulé leur profonde compassion envers les victimes et dénoncé fermement la pédophilie tout en clamant leur innocence. Ils ont fait part de leur désarroi face aux accusations dont ils font l'objet, un peu comme s'ils étaient eux-mêmes des victimes collatérales du père Preynat."
"Les victimes leur ont succédé à la barre toute l'après-midi et au fur et à mesure de leurs témoignages, l'émotion a envahi la salle. Parfois, les témoignages ont été extrêmement poignants. Mais dans l'ensemble, les plaignants se sont montrés très calmes, très déterminés dans leur démarche. Ils ont un objectif : mettre un terme au silence qui trop souvent a permis, permet et permettra encore à des pédophiles de détruire la vie d'enfants."