Les Tchèques ont rendu hommage à l'étudiant martyr Jan Palach

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Des milliers de Tchèques qui ont défilé mercredi soir aux flambeaux dans Prague pour rendre hommage à l'étudiant martyr Jan Palach qui s'immola par le feu pour la liberté le 16 janvier 1969, ont saisi l'occasion pour épingler leurs dirigeants actuels ex-communistes.

Alors étudiant en philosophie de l'Université Charles, le jeune homme âgé de 20 ans a voulu dénoncer par son acte l'invasion militaire soviétique qui avait écrasé en août 1968 le mouvement réformateur du "Printemps de Prague", et appeler ses concitoyens à ne pas se résigner et à continuer à défendre la démocratie.

Brûlé sur 85% du corps, il est mort trois jours plus tard, le 19 janvier 1969.

"L'acte de Jan Palach a été important. Et ce qui est important aujourd'hui aussi, c'est de se comporter de manière courageuse et de continuer à se battre pour la vérité", a déclaré Mikulas Minar de l'ONG "Un million de moments pour la démocratie", à l'issue de la marche devant quelque 8.000 personnes, selon une estimation de l'AFP.

"Nous ne vivons plus à l'ombre des chars d'occupation. Mais les efforts en vue de la liberté et de la démocratie ne s'arrêtent pas", a souligné M. Minar, étudiant en philosophie et théologie.

Rassemblant notamment des étudiants, cette ONG a organisé ces derniers mois plusieurs manifestations contre le président prorusse et prochinois Milos Zeman et le Premier ministre Andrej Babis, tous deux ex-communistes.

- Contre la léthargie -

"Des partis populistes et extrémistes sont aujourd'hui majoritaires au Parlement. La société se trouve dans un état de léthargie ressemblant à celui de 1969", a de son côté dit à l'AFP l'écrivain, historien et ancien dissident anti-communiste Petr Placak, rencontré dans le public au début des commémorations.

Composé du mouvement populiste ANO du Premier ministre Andrej Babis et des sociaux-démocrates, le cabinet n'a pu obtenir la confiance du Parlement que grâce au soutien du parti communiste KSCM, nostalgique de l'ère totalitaire.

"Le sacrifice de Jan Palach n'a pas été vain. Il nous a montré qu'il est important de se battre à tout moment pour la liberté, avant que celle-ci ne nous échappe furtivement", a déclaré à la presse le chef du Sénat Jaroslav Kubera du parti de droite ODS.

Peu avant, il a déposé un bouquet de fleurs devant le Musée national, à l'endroit où Jan Palach s'est aspergé d'essence et a frotté une allumette, il y a un demi-siècle.

Actuellement en visite en Asie, le Premier ministre Babis, homme d'affaires milliardaire mis en examen pour une fraude présumée en vue d'obtenir des fonds de l'UE et soupçonné de collaboration - qu'il nie - avec la police secrète communiste StB avant la chute du régime totalitaire en 1989, a fait déposer une gerbe au même endroit, par un subordonné.

"Le bouquet d'un escroc, d'un délateur de la StB, d'une figure du régime communiste, d'un menteur et du Premier ministre de la République tchèque, Andrej Babis", pouvait-on lire sur une feuille de papier, laissée à côté par un protestataire anonyme.

"(Andrej Babis) a pris la fuite en Asie, pour ne pas être sifflé", a rigolé le retraité Jiri Peterka, venu à Prague du village Ujezd u Svateho Krize (ouest).

"Pour pas mal de gens, surtout en province, la démocratie reste lettre morte. Ils ne s'intéressent pas à la politique, leur seul souhait c'est avoir un frigo plein", a déploré M. Peterka, muni d'un drapeau tchèque et d'une pancarte avec l'inscription "Le legs de Jan Palach est toujours d'actualité".

- S'engager dans la société civile -

Pour sa part, l'étudiant en pédagogie Stepan Matuska a estimé que "la démocratie exige que le nombre le plus grand possible de gens s'engagent au sein de la société civile".

"On voit aujourd'hui aussi des parallèles avec la situation en 1969, il y a toujours par exemple une menace venant de l'Est", a-t-il dit à l'AFP.

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Des manifestations commémoratives se sont déroulées notamment à l'Université Charles et sur la Place Venceslas, dominée par l'imposant bâtiment du Musée national.

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