Une journaliste iranienne accuse Donald Trump d'avoir utilisé un de ses clichés sans permission. D'après elle, ce cliché n'était pas destiné "aux hommes de Washington".
Une photographe iranienne a critiqué le président américain Donald Trump pour avoir utilisé l'une de ses photos dans un tweet. Sur son compte Instagram, Yalda Moaiery a manifesté sa colère contre le Président américain.
"Cela aurait été un grand honneur pour moi si cette image avait été un symbole de liberté, dans le monde entier. Mais l'utilisation de la photo par le président Trump sans ma permission [...] me procure de la honte et une profonde tristesse".
Le Tweet, posté par Donald Trump le 11 février 2019 en anglais et en persan reprend une photo capturée en 2018 par Yalda Moaiery lors de manifestations d'universitaires à Téhéran, "dans des circonstances difficiles" estime la photojournaliste.
Le locataire de la Maison blanche s'en sert pour blâmer la République Islamique d'Iran : "40 ans de corruption, 40 ans de répression, 40 ans de terreur. Le régime en Iran n'a produit que 40 ans d'échec. Le peuple iranien qui souffre depuis longtemps mérite un avenir plus lumineux".
La photographe critique par ailleurs le régime de sanctions américaines, qui a causé la chute de "70% de la valeur" de la monnaie iranienne. "À cause de cette politique, ma famille, mes amis et moi-même sommes obligés de vivre sous des sanctions qui dévastent nos vies. [...] Nous sommes tous devenus pauvres" a-t-elle écrit sur Instagram. Elle se plaint également du fait qu'elle ne peut pas se permettre de rejoindre son père aux Etats-Unis, et que même si elle en avait les moyens, le régime d'interdiction de visa imposé par Donald Trump l'en empêche.
Elle a ajouté que cette photo était destinée à son peuple, et non aux "hommes de Washington".
Moiaery, 37 ans, est une photographe de guerre et de conflits. Elle a capturé les effets des guerres dans de nombreux pays, notamment en Afghanistan, en Irak et au Liban.
Quand nous lui avons demandé si les autorités iraniennes l'avaient encouragée à s'exprimer, Moaiery a répondu que cette initiative était personnelle.